Comment pourriez-vous nous décrire les négociations entre ambassadeurs de chaque pays sur le climat ? Comment cela fonctionne ?

Ces négociations sont complexes. Presque tout se passe en amont et a été discuté notamment à Bonne au mois de juin et lors de la pré-COP. Tout cela fonctionne aussi au sein de coalitions qui ont été formées de très longue date[...]. L'idée, c'est que les négociateurs vont arriver avec des lignes rouges à ne pas dépasser et, ils l'espèrent, avec le moins de modifications possible dans leurs décisions actuelles.

Cela signifie qu'un texte est déjà rédigé à la virgule près ?

Il y a un texte qui va être discuté et comme on l'a vu lors de la COP26 à Glasgow, tout  peut complètement basculer à la dernière minute. Le texte à Glasgow parlait de "phase out" (supression progressive) des centrales à charbon et il a été transformé en "phase down" (réduction) au dernier moment.

C'est devenu un cliché de dire que le diable est dans les détails mais c'est tout à fait le cas.

Sur quel thème cette COP pourrait-elle tenter de faire évoluer les choses, notamment en ce qui concerne la sortie des énergies fossiles ?

Cela paraît très peu probable, ce serait une énorme surprise à Dubaï. Et représenterait la fois une victoire pour le président de la COP, mais une défaite pour lui aussi en tant que président de la compagnie nationale pétrolière des Émirats arabes unis

Il y a trois enjeux : les énergies fossiles et leur possible suppression, les questions de finances, dont le fonds de pertes et dommages, et enfin ce que l'on appelle le 'Global Stocktake' - qui vise à savoir où nous en sommes en termes de politique climatique sur les objectifs de l'Accord de Paris. Malheureusement, nous en sommes très, très loin.

> regarder le JT de la matinale du jeudi 30 novembre 2023 sur France Info TV