Que peuvent faire les Occidentaux pour arrêter la guerre ? Quel est l'intérêt du régime chinois ?
Cela fait 25 jours que la Russie a envahi l'Ukraine. Pour faire pression sur Vladimir Poutine, la communauté internationale lui a imposé des sanctions économiques drastiques. Mais cela ne semble pas l'arrêter...
Jeudi 24 février, la Russie envahissait l'Ukraine pour la "dénazifier", selon les propos de Vladimir Poutine.
Une condamnation de nombreux pays
Ces derniers jours, les membres de l'OTAN et de l'UE n'ont cessé de se réunir pour faire pression sur Vladimir Poutine pour qu'il mette un terme à la guerre en Ukraine. Jamais les pays de l'UE et de l'OTAN n'avaient pris de telles décisions en si peu de temps. Des sanctions économiques contre des oligarques russes, l'interdiction d’accès des capitaux de la Russie aux marchés européens, l'exclusion de plusieurs banques du système de messagerie bancaire Swift, le gel des avoirs de la Banque centrale de la Russie dans l’UE ou encore la fermeture de l’espace aérien des Vingt-Sept aux avions russes, autant de sanctions parmi tant d'autres. L'Union Européenne s'est également mis d'accord sur une livraison d'armes militaires à hauteur d'un milliard d'euros à l'Ukraine. Une autre décision prise par les Occidentaux consiste à réduire les importations de gaz.
Mais malgré l'inquiétude des Occidentaux et les milliers de morts, l'Ukraine combat seule l'envahisseur russe. Aujourd'hui elle ne peut que compter sur une aide militaire et matérielle. Pas de renforts humains. Face à une armée russe surpuissante, les militaires ukrainiens se battent héroïquement avec des moyens limités. Hier, l’armée russe a affirmé avoir tiré des missiles hypersoniques en Ukraine, un recours en combat qui semble être une première, en pleine course mondiale pour se doter de ces armes qualifiées d’"invincibles" par Vladimir Poutine.
L'ambiguïté de la Chine
Presque toute la communauté internationale semble condamner la guerre en Ukraine. Le président chinois lui laisse planer le doute. Le président américain Joe Biden a mis en garde vendredi Xi Jinping contre les "conséquences" pour la Chine d'une aide à la Russie, tandis que le président chinois a cultivé l'ambiguïté, se bornant à estimer que des conflits militaires n'étaient "dans l'intérêt de personne". Ce à quoi le président chinois a répondu : "la crise ukrainienne n'est pas quelque chose que nous souhaitions voir" arriver, selon des propos rapportés par la télévision chinoise alors que l'échange était encore en cours. La Chine appelle ainsi les Etats-Unis et l'Otan à avoir un "dialogue" avec la Russie sur les "préoccupations de sécurité" de Moscou comme de Kiev, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié à l'issue de l'échange. C'est là une thématique chère au président russe Vladimir Poutine, qui justifie l'invasion de l'Ukraine par la nécessité de protéger son pays contre les volontés selon lui expansionnistes de l'alliance militaire occidentale.
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Politiste au CNRS et au CERI, professeure à l’Ecole des relations internationales de Sciences Po, membre de la revue Esprit
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Historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
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Historien, politologue, directeur de recherche émérite au CERI/Sciences Po
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Politiste, spécialiste des relations internationales, professeur émérite des universités à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et enseignant-chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI)
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