Taïwan mène sa barque
Si de moins en moins de pays reconnaissent officiellement l’indépendance de l’île , les pressions accrues de Pékin tendent paradoxalement à renforcer sa position sur la scène internationale .
Taïwan vit depuis dans une situation bien inconfortable, comme dans un entre-deux perpétuel.
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Avec l’élection en 2016 de Tsai Ing-wen à la présidence de Taïwan, l’attitude de la République populaire de Chine s’est sensiblement durcie – la formation de Tsai Ing-wen, le Parti démocrate progressiste (PDP), considère en effet comme actée l’indépendance de l’île. Depuis 2016, notent les chercheurs Marc Julienne et John Seaman dans un récent article de la revue Politique étrangère, le Parti communiste chinois (PCC) a redoublé d’efforts pour défaire le réseau d’alliés diplomatiques de Taïwan.
Depuis 2016, le Parti communiste chinois (PCC) a redoublé d’efforts pour défaire le réseau d’alliés diplomatiques de Taïwan, Marc Julienne et John Seaman.
Seuls quinze États la reconnaissent officiellement aujourd’hui, alors qu’ils étaient encore vingtet- un il y a cinq ans.
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« Personne ne peut forcer Taïwan à emprunter la voie que la Chine a tracé pour nous », a déclaré dimanche Tsai Ing-wen. Pour la présidente taïwanaise , confortablement réélue en 2020 , l’île est « en première ligne » pour défendre la démocratie. « Nous […] n’agirons pas de manière irréfléchie mais il ne faut absolument pas imaginer que le peuple taïwanais cédera aux pressions » , a martelé la dirigeante. « Loin de faire plier Taïwan, les pressions chinoises semblent renforcer encore une identité taïwanaise propre », ajoutent Marc Julienne et John Seaman.
Loin de faire plier Taïwan, les pressions chinoises semblent renforcer encore une identité taïwanaise propre. Marc Julienne et John Seaman.
C’est notamment ce qu’indiquent les sondages menés par l’université nationale Chengchi, à Taipei. Alors que seules 17 ,6 % des personnes interrogées s’identifiaient comme « uniquement taïwanaises » en 1994 , elles étaient 64 ,3 % fin 2020, et même plus de 80 % chez les 20-29 ans.
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Pour Marc Julienne et John Seaman, l’agressivité du PCC envers Taïwan tend à renforcer tant l’identité taïwanaise que la position de l’île sur la scène internationale, en servant de repoussoir à de nombreux pays qui s’inquiètent des visées chinoises. Pékin, concluent-ils, apparaît donc aujourd’hui comme « le meilleur et le pire ennemi de Taipei ».
L’agressivité du PCC envers Taïwan tend à renforcer tant l’identité taïwanaise que la position de l’île sur la scène internationale, en servant de repoussoir à de nombreux pays qui s’inquiètent des visées chinoises. Pékin apparaît donc aujourd’hui comme « le meilleur et le pire ennemi de Taipei, Marc Julienne et John Seaman.
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