Thomas Gomart : « Les troupes russes sont dans une posture défensive en Ukraine. »
Contre-offensive ukrainienne, sommet de l'OTAN des 11 et 12 juillet 2023 à Vilnius, livraison de F-16 à l'Ukraine, Thomas Gomart, directeur de l'Ifri, revient sur les principaux récents faits marquants de la guerre d'Ukraine.
Contre-offensive ukrainienne
L’armée ukrainienne reprend l’initiative. La Russie est maintenant encalminée dans une posture défensive, l’Ukraine va essayer d’imposer son rythme. Cela n’est pas une question qui peut se trancher en quelques jours. Thomas Gomart, directeur de l'Ifri.
Trois prochains événements internationaux déterminants pour la suite de la guerre
- Le sommet de l’OTAN à Vilnius en Lituanie les 11 et 12 juillet prochains. Il est important pour les Ukrainiens d’obtenir des gains territoriaux dans la perspective de ce Sommet.
- L’Assemblée générale des Nations Unies en septembre : certains pays du Sud vont peut-être pousser pour dire que cette guerre doit être conclue rapidement.
- Les élections américaines de 2024, qui reposent sur une question fondamentale, la poursuite du soutient américain à l’Ukraine à l’issue de ces élections et l'éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Sur la détermination de l’OTAN à soutenir l’Ukraine
Il n’y a pas de remise en question du soutien. L’OTAN s’est d’ailleurs livrée à un grand exercice aérien cette semaine. Nous ne sommes pas dans une symétrie politique : l’OTAN n’a pas déclaré la guerre à la Russie. Les pays de l’OTAN apportent leur soutien à un pays en situation de légitime défense (l’Ukraine) agressé par la Russie.
En revanche, dans le discours russe, le sujet n’est plus simplement l’opération militaire spéciale en Ukraine mais la guerre que le Kremlin livre désormais contre “l’Occident collectif”. Il faut bien comprendre que la posture adoptée par les pays de l’OTAN est de soutenir un pays en situation de légitime défense, cela n’est pas une guerre contre la Russie, sinon, l’OTAN s’y prendrait très différemment.
Sur la question du soutien aérien, l’Occident s’est-il réveillé trop tard dans la livraison de F-16 à l'Ukraine ?
Ce ne sont pas des systèmes d’armes qui s’utilisent sur un claquement de doigts. Il y a une phase de formation et de cadrage dans l’utilisation. Le soutien apporté par les pays de l’OTAN a pour finalité que ces systèmes d’armes ne soient pas engagés contre le territoire russe. Il y a une volonté des pays qui soutiennent l’Ukraine de cantonner le conflit au territoire Ukrainien.
Vladimir Poutine mise-t-il sur une victoire de Donald Trump aux États-Unis en 2024 ?
Vladimir Poutine a très bien saisi la figure populiste et clivante de Donald Trump, qui a un fort écho en Europe. Bien qu’il y ait une unité transatlantique et des opinions européennes qui restent largement en faveur de l’Ukraine, la question est de savoir jusqu’à quand ? Il est certain que dans la planification russe, il y a une volonté de créer ces clivages, de faire de la manipulation de l’information et d’encourager les forces politiques qui, envers et contre tout, continuent d’avoir une lecture du conflit favorable à la Russie. De ce point de vue, la perspective éventuelle de voir Donald Trump revenir à la Maison Blanche serait une aubaine pour Vladimir Poutine. Cela créerait une très forte confusion dans le système militaire américain ainsi que des tensions transatlantiques immédiates. C’est très probablement un sujet d’inquiétude pour l’Ukraine.
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