Ukraine: contre la Russie "les moyens de pression sont extrêmement limités"
Après l'invasion de la Crimée par les troupes russes, les pays occidentaux et une partie de la communauté internationale, à l'exception notable de la Chine, ont mis en garde contre une possible escalade en Ukraine.
De quels moyens disposent-ils pour contrecarrer Vladimir Poutine à ce jeu diplomatique auquel il excelle?
"Le dossier ukrainien est essentiel pour la Russie, et Poutine ne cédera pas"
Décryptage du rôle de la Russie dans la crise ukrainienne avec Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste de l'univers russe (Russie et États indépendants de l'ancienne Union soviétique), chercheuse à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
« Sud Ouest ». La Russie pouvait-elle se désintéresser de l'Ukraine ?
La Crimée, une région sous emprise russe
Après Kiev, c'est sur une autre région de l'Ukraine que se portent tous les regards: la Crimée. La situation dans cette presqu'île de 26.000 km² est aujourd'hui explosive. La population largement pro-russe, qui aurait un temps recueilli le président déchu Ianoukovitch, voit d'un mauvais œil le renversement du pouvoir. La minorité tatare, un temps persécutée par le régime soviétique, se range elle du côté du nouveau gouvernement. Aux yeux de Moscou, la zone revêt un intérêt stratégique: le port de Sébastopol abrite la flotte de la mer Noire de l'armée russe. Aux yeux de nombreux Russes, elle appartient historiquement à leur territoire.
La crise en Ukraine et les intimidations de Moscou
Quelles peuvent être les conséquences de la révolution en Ukraine? Ces dernières heures on découvre des tensions qui rappellent un peu le temps de la Guerre froide. Vladimir Poutine ordonne des manoeuvres militaires dans l'Ouest de la Russie, le long de la frontière ukrainnienne; Moscou prend aussi des mesures pour sécuriser les installations et les armements de sa flotte de la mer Noire, basée en Crimée; Crimée où des hommes armés pro-russes ont pris le contrôle du Parlement ce matin; en Russie, les médias officiels proclament que les fascistes sont au pouvoir à Kiev.
Ukraine: "Allô! Vladimir? Ici Angela..."
Il va falloir s'y habituer: la relation Est-Ouest ne se réduit plus seulement à un dialogue entre le Kremlin et la Maison-Blanche. L'Europe a aussi son mot à dire. A condition de parler allemand. Le 23 février dans la soirée, quelques heures après la chute de Viktor Ianoukovitch, le président russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel ont souligné, dans un entretien téléphonique, l'importance pour l'Ukraine de préserver son intégrité territoriale.
Le soft power russe
Le soft power semble de plus en plus se développer au sein de la politique étrangère russe depuis le milieu des années 2000. La Russie ne semblait alors recourir qu'aux instruments plus traditionnels de politique étrangère. L’Institut pour la démocratie et la coopération, Russia Today, ProRussia Tv… sont autant d’institutions, de think-thanks et de médias destinés à la promotion d’une autre image de la Russie et qui font partie de cette « puissance douce » à la russe. Le développement, les objectifs, les outils, les paradoxes et incohérences, les échecs et ou réussites ainsi que les perspectives futures du soft power russe seront au cœur de cette émission.
Le parrain du régime de Kiev
Il semble si satisfait. Depuis quinze jours, Vladimir Poutine s'affiche avec un plaisir non dissimulé dans les enceintes sportives de Sotchi, où se déroulent ses Jeux olympiques pour lesquels le président russe s'est tellement impliqué. Comme si rien de grave ne se passait à quelque 1300 km de là, au coeur de Kiev, là où une centaine de manifestants sont encore morts hier, sous les balles des forces de sécurité aux ordres du président Viktor lanoukovitch.
Geneva II: The International Community's Last Stand?
Let's face it: on the surface, the Geneva II peace talks between President Bashar al-Assad's regime and the Syrian opposition seem to be dead from the start. If any consensus is to be reached on Geneva II, it is indeed its predetermined outcome – which Western, Arab and even Russian officials acknowledge mezzo voce.
Internet, enjeu de pouvoir entre les Etats-Unis et les "grands émergents"
Les instances qui gouvernent Internet ont affiché, début octobre, lors d'une réunion à Montevideo (Uruguay), leur désaveu des méthodes américaines, dont le programme de surveillance est devenu un scandale mondial. Certaines de ces organisations, dont celle chargée de gérer les ressources du réseau (adresses IP et noms de domaine), l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et sa composante l'IANA (Internet Assigned Numbers Authority), sont sous contrôle direct des Etats-Unis et souhaitent désormais s'en éloigner, pour devenir des instances réellement mondiales.
Syrie: l'accord russo-américain difficile à mettre en œuvre
Les accords atteints par les chefs des diplomaties russe et américaine Sergueï Lavrov et John Kerry sur le problème syrien sont difficiles à réaliser, estime Thomas Gomart, de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Le parrain du régime de Kiev
Il semble si satisfait. Depuis quinze jours, Vladimir Poutine s'affiche avec un plaisir non dissimulé dans les enceintes sportives de Sotchi, où se déroulent ses Jeux olympiques pour lesquels le président russe s'est tellement impliqué. Comme si rien de grave ne se passait à quelque 1300 km de là, au coeur de Kiev, là où une centaine de manifestants sont encore morts hier, sous les balles des forces de sécurité aux ordres du président Viktor lanoukovitch.
Geneva II: The International Community's Last Stand?
Let's face it: on the surface, the Geneva II peace talks between President Bashar al-Assad's regime and the Syrian opposition seem to be dead from the start. If any consensus is to be reached on Geneva II, it is indeed its predetermined outcome – which Western, Arab and even Russian officials acknowledge mezzo voce.
Internet, enjeu de pouvoir entre les Etats-Unis et les "grands émergents"
Les instances qui gouvernent Internet ont affiché, début octobre, lors d'une réunion à Montevideo (Uruguay), leur désaveu des méthodes américaines, dont le programme de surveillance est devenu un scandale mondial. Certaines de ces organisations, dont celle chargée de gérer les ressources du réseau (adresses IP et noms de domaine), l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et sa composante l'IANA (Internet Assigned Numbers Authority), sont sous contrôle direct des Etats-Unis et souhaitent désormais s'en éloigner, pour devenir des instances réellement mondiales.
Syrie: l'accord russo-américain difficile à mettre en œuvre
Les accords atteints par les chefs des diplomaties russe et américaine Sergueï Lavrov et John Kerry sur le problème syrien sont difficiles à réaliser, estime Thomas Gomart, de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Syrie : rebondissements diplomatiques
Comment les déclarations du G20, des pays européens et la proposition russe éloignent-elles la possible intervention militaire?
Le projet russe ne règle rien mais rétablit un lien direct avec Washington
Force est de reconnaître au Kremlin un sens de la manoeuvre dont peu de diplomaties sont aujourd'hui capables. La proposition russe invitant Damas à placer son arsenal chimique sous contrôle international est avant tout dilatoire. Apparemment, le tandem Poutine-Lavrov, alliage d'expérience et de constance, aurait pris l'ascendant sur un tandem Obama-Kerry émotionnel et pusillanime.
Obama-Poutine : "Prendre l'avantage sur l'autre sans l'humilier"
Comment analysez-vous cette proposition inattendue de Vladimir Poutine de placer sous contrôle international l’arsenal chimique syrien?
- Cette proposition intervient à point nommé après la tenue du G20 de St Pétersbourg, et juste avant un hypothétique vote du congrès américain. Plusieurs raisons permettent de l’expliquer. La principale correspond à une volonté de Moscou de temporiser : les dirigeants russes ont bien compris que chaque jour qui passe rend les frappes plus complexes. La Russie veut aussi montrer qu’il peut y avoir un règlement diplomatique de la crise.
Syrie : comment Moscou a repris la main
Lundi soir, Moscou a créé l’événement en proposant de placer sous contrôle international l’arsenal chimique syrien. Cette offre, que Damas affirme accepter, a été bien accueillie par Washington et par Paris, qui se disent d’accord pour l’examiner à l’Organisation des nations unies (ONU). Les deux capitales sont pourtant les plus fervents défenseurs de frappes punitives contre le régime du président Bachar Al-Assad, accusé d’avoir utilisé l’arme chimique lors de l’attaque du 21 août dernier.
Syrie: les raisons de l'obstination de Poutine
A la veille du vote du Congrès américain sur une intervention militaire contre la Syrie, la Russie a encore une fois martelé son soutien au régime de Bachar el-Assad en marge de la réunion du G20 qui se clôturait vendredi 6 septembre à Saint-Pétersbourg. Vladimir Poutine a réitéré son rejet d’une offensive sans un mandat de l’Onu, faisant état, en parallèle, d'une «opinion» selon laquelle les vidéos d'enfants tués lors des bombardements chimiques seraient une «compilation réalisée par des bandits liés à al-Qaida» —un pied de nez à l’argument et aux preuves présentées par les Etats-Unis et la France pour justifier leur recours à la force en Syrie.
"Les relations USA-Russie sont extrêmement dégradées"
Après les propos tenus par Barack Obama début août, qui parlait de "relents de guerre froide" entre les Etats-Unis et la Russie, où en est-on des relations entre Washington et Moscou ?
- Ces relations sont extrêmement dégradées. Elles avaient déjà connu une forte dégradation lors du deuxième mandat de George Bush en 2007-2008 au moment de la guerre de Géorgie. Lorsqu'Obama a été élu il a mis en place ce qu'on a appelé la politique du "reset" qui consistait à apaiser les relations avec Moscou.
Soutenez une recherche française indépendante
L'Ifri, fondation reconnue d'utilité publique, s'appuie en grande partie sur des donateurs privés – entreprises et particuliers – pour garantir sa pérennité et son indépendance intellectuelle. Par leur financement, les donateurs contribuent à maintenir la position de l’Institut parmi les principaux think tanks mondiaux. En bénéficiant d’un réseau et d’un savoir-faire reconnus à l’international, les donateurs affinent leur compréhension du risque géopolitique et ses conséquences sur la politique et l’économie mondiales. En 2024, l’Ifri accompagne plus de 70 entreprises et organisations françaises et étrangères.