« Jusqu’où ira l’escalade russo-turque ? »
Dans cette tribune, Julien Nocetti analyse les points de crispation entre la Russie et la Turquie – en Syrie tout particulièrement. En défiant Ankara, Moscou vise également l’OTAN.
«La Russie veut un dialogue exclusif avec Washington»
Selon Julien Nocetti, chercheur au Centre Russie/NEI de l’Institut français des relations internationales (IFRI), Moscou exploite les faiblesses occidentales dans le dossier syrien.
Les causes des sanctions internationales contre la Russie décryptées
Comment en est-on arrivé aux sanctions contre la Russie? Où sont les responsabilités? L’Union européenne (UE) et l’OTAN se sont-elles trop étendues? Existe-t-il un problème Poutine, y a-t-il une mauvaise compréhension du personnage de la part des Occidentaux? Autant de questions auxquelles tentent de répondre les invités.
Si Poutine s'enlise en Syrie...
En l'espace de quelques semaines, Moscou a déjà atteint l'un de ses objectifs : stopper le recul de l'armée syrienne, consolider Bachar al-Assad et relancer une dynamique du côté du pouvoir syrien, revenu dans le jeu diplomatique. Au-delà, l'objectif est géostratégique. "La Russie effectue une démonstration de force à destination des Européens, pour mieux leur prouver leur incapacité à projeter une armée au-delà de leurs frontières, observe Julien Nocetti, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Le grand jeu de Poutine
Le conflit syrien, les attentats, la coalition contre Daech, l'avion russe abattu par la Turquie et les tensions qui en découlent... où en est la politique étrangère de la Russie? Poutine maîtrise-t-il le jeu ? Autour de Christine Ockrent, les invités apportent leur éclairage sur la situation actuelle.
« La Russie touche sur le dossier syrien les fruits de sa constance »
A la suite de la rencontre entre François Hollande et Vladimir Poutine « il vaut mieux parler d’effort de coordination » que de coalition militaire estime Thomas Gomart dans un entretien avec Laurent Marchand d’Ouest France.
" Le problème c’est que les objectifs de guerre de la France en Syrie ne sont pas les mêmes que ceux de Poutine. Pour Paris, c’est la destruction de Daech ; pour Moscou, c’est le maintien du régime de Bachar, le mot important étant « régime », et le fait de contenir ce que les Russes considèrent comme une poussée wahhabite, qui n’est pas uniquement le fait de Daech."...
Lire la partie 1 de l'interview : "Aux yeux de Moscou, la Turquie est l'un des soutiens de Daech"
Hollande va-t-il convaincre les Russes ?
François Hollande poursuit ce jeudi son marathon diplomatique en vue d'une coalition élargie pour lutter contre Daesh. Il s'est rendu en Russie pour rencontrer son homologue Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin prône depuis fin juin la création d'une coalition antiterroriste élargie comprenant notamment l'Iran, la Turquie et les pays arabes pour combattre l'État islamique en Syrie. Cette dernière pourrait toutefois pâtir des récentes tensions entre Moscou et Ankara, après la destruction mardi d'un chasseur russe par l'armée turque, membre de l'Otan. Au vu de ces éléments, François Hollande réussira-t-il à gagner cette étape cruciale pour consolider la coalition contre l'EI ?
Politique étrangère : la France change de pied
Avec la décision de François Hollande de participer à une « grande et unique coalition » contre Daesh, la politique étrangère française effectue un changement de position à la suite des attentats du 13 novembre. Thomas Gomart, directeur de l’Ifri, l’analyse dans le cadre de ce débat avec Yves Pozzo di Borgo et Kattar Abou Diab.
Syrie : « Moscou veut conjuguer démonstration de puissance et réalisme diplomatique »
Directeur de l'Ifri, Thomas Gomart a assisté au récent discours de Vladimir Poutine devant le club Valdaï. Il décrypte la politique du Kremlin, en particulier sur le dossier syrien.
La Russie, une puissance faible ou forte ?
En Syrie, le régime de Bachar el-Assad regagne du terrain grâce aux frappes russes. En Ukraine, le jeu trouble de Moscou empêche toute stabilisation du pays. Que cherche vraiment Vladimir Poutine, dont les ressources s’estompent avec la baisse des prix du pétrole. Le président russe a-t-il les moyens de son ambition : remettre durablement son pays sur le devant de la scène mondiale ? La Russie est-elle une puissance forte ou faible ?
Invités :
- Tatiana Kastouéva-Jean, chercheur, responsable du Centre Russie/NEI de l'IFRI. Coordinatrice du numéro de la revue Politique étrangère consacrée à «La Russie, une puissance faible ?»
- Isabelle Facon, maître de conférences à la Fondation pour la recherche stratégique
- Olga Kokorina, vice-présidente de l’Association «Russie-Libertés»
- Zoïa Svetova, journaliste au site «Russie ouverte» en ligne de Moscou
"Poutine a remis en question l'ordre de l'après-guerre froide"
"Tous les mécanismes sécuritaires sur lesquels reposait l’ordre de l’après-guerre froide ont été remis en question par l’annexion de la Crimée et la déstabilisation de l’Ukraine"
Poutine absent aux cérémonies d'Auschwitz pour "crier son désaccord avec l'Occident"
Vladimir Poutine sera mardi le grand absent des commémorations des 70 ans de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Par-delà ce qui pourrait passer pour un geste d'humeur, quelles sont les raisons de l'absence du président russe?
"La violence des propos de Poutine soude les européens"
Jusqu’où Poutine peut-il aller dans la provocation ?
Vladimir Poutine est davantage dans une logique d’escalade que de provocation. Et ce depuis son discours du 24 octobre à Sotchi. Depuis, son durcissement de ton s’accompagne, sur le terrain, d’un déploiement des forces militaires russes . Au G20, le patron du Kremlin a été clairement critiqué par les Occidentaux , mais a bénéficié d’une écoute plus bienveillante de la part d’autres pays. Il a tenu à symboliser les BRICS. Cependant, si ces pays ne sont pas à 100 % alignés sur les positions des pays développés, ils nourrissent néanmoins des inquiétudes grandissantes face aux démonstrations de force dont le président russe s’est rendu coutumier. Le déploiement de quatre bâtiments de la marine russe au large des côtes australiennes avant le G20 en est l’exemple caricatural. Il faut bien comprendre que, de tous les dirigeants présents à Brisbane, Vladimir Poutine se distingue en alternant casquette de chef politique et casquette de chef militaire.
"Le débat russe, un terrain glissant"
Interview. Tatiana Kastoueva-Jean, chercheuse à l’Ifri, pointe la «polarisation» des positions en France.
Pourquoi Poutine séduit-il autant en France ?
- Il passe pour un leader fort, capable de tenir tête aux Etats-Unis pour défendre ce qu’il estime être les intérêts nationaux. Ce type de leader trouvera toujours des adeptes en Europe. Par ailleurs, l’histoire pèse lourd dans la relation franco-russe, jouant un rôle trompeur. Des deux côtés, on cite Catherine la Grande, l’escadron de chasse Normandie-Niemen, Charles de Gaulle… Côté russe, surtout, on pioche dans l’histoire comme dans une boîte à outils pour faire croire que les deux pays ont toujours été du même côté, en omettant de mentionner la guerre de Crimée ou la guerre de 1812 sous Napoléon. On s’accroche à ces grands noms et périodes glorieuses pour ne pas parler des choses qui fâchent dans l’actualité. Ce qui est frappant, en France, c’est la très forte polarisation du débat sur la Russie. D’entrée, les gens sont classés en prorusses et antirusses, ou pro-Poutine et anti-Poutine. L’idéologie définit les discours : quand on voit la liste d’intervenants à un forum franco-russe, on a un avant-goût de ce qui sera dit. Cela appauvrit terriblement le débat intellectuel.
Poutine et ses rêves de Nouvelle Russie
Pas un discours sans que le tsar du Kremlin, Vladimir Poutine, n'exalte la « Novorossia », Nouvelle Russie dans la langue de Tolstoï. D'où vient cette expression qui a fait son apparition dans les discours du président russe lorsqu'il a annexé la Crimée au nez et à la barbe d'autorités ukrainiennes impuissantes? II l'utilise pour la première fois en avril lors d'une allocution télévisée pour désigner les régions d'Ukraine susceptibles de revenir a la Russie.
"Poutine essaye de créer une nouvelle carte du monde où l'Occident n'est plus qu'un petit point"
Nous avons sollicité, hier, en début d’après-midi, Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste du monde russe à l’Ifri, pour nous éclairer sur les derniers développements autour de la Russie (nouvelles sanctions mais aussi création par les BRICS -Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud- d’une banque de développement). Depuis, le crash de la compagnie aérienne Malaysian Airlines à la frontière russo-ukrainienne a encore fait monter les tensions d’un cran.
"Avec Poutine, tout peut arriver"
En Ukraine, la guerre civile est-elle inévitable ?
- Il y a tous les éléments pour une guerre civile... mais aussi pour un conflit entre Etats. Car on devine bien sur le terrain la présence de forces internationales.
Ukraine : pourquoi Poutine se sent invincible
Pour espérer freiner l'avancée des milices pro-russes, qui se sont emparées lundi d'une nouvelle ville (Kostiantynivka) dans l'est de l'Ukraine, l'Occident a décidé de déployer une nouvelle batterie de sanctions contre la Russie. Lundi, l'Union européenne a ajouté quinze noms de responsables russes et ukrainiens pro-russes à sa liste des personnalités visées par des gels d'avoirs et interdictions de visa pour l'UE tandis que les États-Unis ont sanctionné sept nouveaux responsables russes et dix-sept sociétés, tous jugés proches de Vladimir Poutine.
L'influence que la crise ukrainienne pourrait avoir sur le conflit en Syrie
Le rattachement de la Crimée à la Russie, les sanctions, les mouvements de troupes aux frontières, les sécessionnistes de l'est... Une nouvelle «guerre froide» oppose la Russie aux Occidentaux en Ukraine. Quel rôle peut-elle avoir dans d'autres foyers «chauds», et notamment la Syrie, où le conflit –dans lequel la Russie et les Etats-Unis ont un rôle majeur– est entré dans sa quatrième année?
Mais comment faire plier Poutine ?
Rien ne semble en mesure d'arrêter Vladimir Poutine Les intentions du président russe en Ukraine sont loin d'être claires. La situation à l'est du pays, dont certaines villes souhaitent ardemment être rattachées au grand frère russe, ajoute au chaos. Les nouvelles autorités de Kiev, pro-européennes, l'accusent carrément de fomenter ces troubles dans l'Est et redoutent, comme nombre de pays de l'Ouest, que Poutine annexe ce pays comme il l'a fait en deux temps trois mouvements en Crimée.
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