Trop charismatique, trop ambitieux, trop brutal, trop corrompu, bref trop encombrant : Bo Xilai n’empêchera plus, avant un moment, les dirigeants chinois de gouverner en rond. L’ancien premier secrétaire du Parti communiste de Chongqing, une des plus grandes villes de Chine, a été condamné dimanche à la prison à vie.
Celui qui se voyait parait-il en digne successeur de Mao est désormais réduit au silence. Avant lui, sa femme était déjà tombée pour le meurtre d’un homme d’affaires britannique. Après lui, ce sera peut-être le tour de l’ancien chef des services secrets, de l’ancien patron de la principale compagnie pétrolière chinoise. Sans compter les personnages plus secondaires, tous visés par une vaste campagne de lutte contre la corruption des élites.
A la manœuvre : Xi Jinping, président de la République populaire de Chine depuis tout juste 6 mois. Pour le nouvel homme fort du pays, une telle campagne présente plusieurs avantages : consolider son pouvoir ; répondre à l’exaspération d’une partie de la population qui ne supporte plus les dérives de ceux qu’on appelle les « princes rouges » ; enfin et peut-être surtout, assurer la stabilité du régime en le purgeant, comme le fit en son temps Deng Xiaoping après la mort de Mao Zedong.
De telles pratiques ne laissent guère entrevoir de libéralisation politique à court terme : les arrestations massives d’internautes durant l’été en sont une autre preuve.
En dépit de la transparence organisée lors du procès de Bo Xilai, Pékin est encore loin de l’état de droit.
« Chine : silence on purge ? »
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