La France et l'ONU, entre singularité et ambivalence
Thierry Tardy est enseignant chercheur au Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP)
Résumé
La singularité et l'ambivalence caractérisent les relations entre la France et l'Organisation des Nations unies (ONU) depuis la création de celle-ci, en 1945. Singularité, car la France est l'une des rares puissances moyennes à faire partie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, et qu'elle sait utiliser son siège pour traduire en actes la place originale qu'elle occupe sur la scène internationale. Ambivalence, car si la France a largement reconsidéré, de façon positive, le rôle de l'ONU depuis la fin de la période gaullienne, et surtout depuis la fin de la guerre froide, les Nations unies constituent plus souvent pour elle un cadre d'expression et de légitimation politiques qu'un lieu privilégié pour l'action, comme peut l'être à cet égard l'Union européenne. Il n'en reste pas moins que l'ONU et son Conseil de sécurité continueront pour longtemps à compter dans la définition de ce que la France est et fait sur la scène internationale.