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La France qui fronde: l'adhésion de la Turquie en débat

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Le second semestre 2004 a été marqué en France par un très vif débat relatif aux perspectives d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. En France, ce débat paraît beaucoup plus passionné et intense qu'ailleurs. En outre, le nombre d'opposants à l'intégration de la Turquie au sein de l'UE semble être particulièrement élevé. Quatre hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cette opposition majoritaire des Français face à une telle adhésion.

La première est liée à la conception qu'ils ont de la conception européenne, mais selon des configurations complexes :certains pro-européens s'opposent à la Turquie au nom d'un soutien à l'idée d'Europe-puissance, au même titre que les eurosceptiques de droite, tandis que les eurosceptiques de la gauche radicale, eux, se montrent favorables à l'adhésion d'Ankara.

La seconde hypothèse réside dans le rapport des Français à l'islam et au facteur immigration. Ceux-ci rejetteraient alors la candidature de la Turquie parce que le pays est musulman par crainte d'une contagion islamiste et d'un afflux de migrants.

La troisième hypothèse a trait aux spécificités de la posture française face à la Turquie, notamment en lien avec la question arménienne, dans un pays où la communauté arménienne est la plus importante d'Europe occidentale. En réalité il est difficile de faire la part entre ces trois explications, compte tenu du caractère complexe des positions sur cet enjeu. Les sympathisants socialistes, par exemple, sont ainsi à la fois pro-européens, assez inquiets face aux menaces de migrations massives et sensibles à la conditionnalité de la reconnaissance du génocide arménien par le gouvernement turc avant toute ouverture de négociations, d'où leur soutien mitigé et conditionnel à la candidature d'Ankara.

La dernière hypothèse tend enfin à mettre davantage l'accent sur un certain malaise français, dont cette question de l'adhésion turque constituerait le symptôme. Ce rejet de la Turquie ne serait-il pas finalement le reflet d'un malaise national, également perceptible dans les fortes réticences françaises face à la mondialisation ? En parlant de la Turquie, ne parlons-nous pas en fait de nous-même, de nos craintes et nos angoisses face à l'avenir ?

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La Pariser Platz (place de Paris), du côté est de la porte de Brandebourg à Berlin, Allemagne
Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa)
Accroche centre

Le Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) a été créé en 1954 par un accord intergouvernemental entre la République fédérale d’Allemagne et la France, afin de mieux faire connaître l'Allemagne en France et analyser les relations franco-allemandes y compris dans leurs dimensions européennes et internationales. Dans ses conférences et séminaires, qui réunissent experts, responsables politiques, hauts décideurs et représentants de la société civile des deux pays, le Cerfa développe le débat franco-allemand et suscite les propositions politiques. Il publie régulièrement des études à travers deux collections : les « Notes du Cerfa » et les « Visions franco-allemandes ». 

Le Cerfa entretient des relations étroites avec le réseau des fondations et des think tanks allemands. En plus de ses activités de recherche et de débat, le Cerfa promeut l’émergence d’une nouvelle génération franco-allemande à travers des programmes de coopération originaux. C'est ainsi qu'en 2021-2022, le Cerfa a conduit un programme sur le multilatéralisme avec la Fondation Konrad Adenauer de Paris. Ce programme s'adresse à des jeunes professionnels des deux pays intéressés par les enjeux du multilatéralisme dans le contexte de leurs activités. Il a couvert une large gamme de thèmes relatifs au multilatéralisme, tel que le commerce international, la santé, les droits de l’homme et la migration, la non-prolifération et le désarmement. Auparavant, le Cerfa avait participé au dialogue d’avenir franco-allemand, co-piloté de 2007 à 2020 avec la Deutsche Gesellschaft für auswärtige Politik (DGAP) et soutenu par la Fondation Robert Bosch, ou encore le groupe Daniel Vernet (anciennement Groupe de réflexion franco-allemand) qui avait été fondé en 2014 à l’initiative de la Fondation Genshagen.

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La France qui fronde: l'adhésion de la Turquie en débat, de L'Ifri par
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