L'après-Saddam : espérances et incertitudes iraniennes
Pour l'Iran, les conséquences de l'intervention américaine en Irak sont extrêmement paradoxales. Placé dès janvier 2002 par George W. Bush dans l''axe du Mal', ce pays se trouve désormais 'encerclé' par les forces américaines -déjà présentes en Afghanistan, dans le Golfe, en Asie centrale, en Géorgie et en Turquie-; en même temps, les Etats-Unis ont débarrassé l'Iran de l'un de ses pires ennemis, Saddam Hussein. Par ailleurs, la fin du régime baassiste en Irak ouvre de nouvelles possibilités d'action pour Téhéran dans ce pays. En effet, compte tenu des liens étroits qui unissent les clergés chiites iraniens et irakiens, l'Iran peut espérer jouer un rôle important dans le nouvel Irak. Cependant, et c'est un autre paradoxe, le chiisme irakien, appelé un jour ou l'autre à occuper le devant de la scène politique irakienne, n'a pas intérêt à s'inspirer du modèle iranien. Aussi le pragmatisme des leaders politico-religieux de l'Irak et le penchant des grands centres chiites irakiens pour une approche plus traditionnelle de la religion pourraient-ils créer, à terme, de nouveaux problèmes pour la théocratie iranienne, déjà contestée en interne.
Mohammad-Reza Djalili est professeur à l'Institut universitaire des hautes études internationales et à l'Institut universitaire du développement à Genève.
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