Le système mondial de Susan Strange
Jonathan Story est professeur d’économie politique internationale à l’INSEAD (Fontainebleau).
Ce texte est une version raccourcie d’un chapitre écrit par Jonathan Story et extrait du livre de Thomas C. Lawton, James N. Rosenau et Amy C.Verdun (dir.), Strange Power: Shaping the Parameters of International Relations and International Political Economy, Ashgate, 2000.
Traduction : Christophe Jaquet.
Susan Strange nous a quittés le 2 octobre 1998, à l’âge de 75 ans. Elle était l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des relations internationales, en particulier dans le domaine de l’économie politique... Diplômée de la London School of Economics (LSE), elle travailla pour The Economist puis pour The Observer, dont elle fut la plus jeune correspondante à la Maison-Blanche, avant de représenter ce même journal aux Nations unies... De 1965 à 1976, elle travailla sur les questions financières internationales à Chatham House puis occupa à la LES la chaire de relations internationales. En 1989, alors retraitée, elle fut nommée à l’Institut européen de Florence puis à l’université de Warwick. Susan Strange était une Anglaise iconoclaste : « Ne faites pas attention aux barons et aux grands pontes », déclarait-elle en 1995 devant l’Association américaine d’études internationales, dont elle fut présidente – elle était le second non-Américain à recevoir cet honneur. «Ayez le courage de dire ce que vous pensez, et non ce que d’autres vous disent de penser» Elle ne souffrait aucune complaisance à son endroit. Quelques jours avant sa mort, un ami vint la trouver dans sa chambre et lui demanda comment elle se portait. «Je vais bien, répondit-elle, sauf que je suis en train de mourir.» Son approche de la théorie pourrait se résumer par cet aphorisme : «Il faut toujours s’en prendre aux économistes.» Susan Strange était aussi une véritable amie de la France.
Lire le texte en entier (format pdf)