L'orientation européenne de l'Allemagne après les élections
Au lendemain des élections législatives allemandes, une triple perspective se dessine quant à la politique européenne de l'Allemagne lors de la législature 2002-2006.
En premier lieu, il est à parier que le chancelier veuille poursuivre le mouvement d'autonomisation qu'il avait peu à peu amorcé au cours de la première législature, vers une Allemagne se libérant à la fois du poids du passé et d'une tutelle consentie depuis la fin de la seconde guerre mondiale, souhaitant renouer avec une certaine forme de souveraineté. L'Allemagne devrait donc faire davantage entendre sa voix sur la scène européenne pour défendre ses intérêts nationaux.
Il est en même temps probable que ces revendications se trouvent atténuées par le poids accru des Verts, tout particulièrement de Joschka Fischer, au sein de la coalition gouvernementale. Européen convaincu , le ministre des affaires étrangères devrait continuer dans les quatre prochaines années à s'engager pour plus d'intégration européenne, en privilégiant notamment l'émergence d'une société civile européenne pouvant à la fois remédier à la fragmentation des discours nationaux et valoriser la diversité européenne.
Enfin, la politique européenne de l'Allemagne sera marquée par d'importants et inévitables chantiers, qui devront être traités au niveau européen - notamment par la France et l'Allemagne - avant l'élargissement de l'Union. A côté de la réforme institutionnelle de l'UE et de la Convention européenne, la Politique agricole commune (PAC) reste manifestement la principale pomme de discorde au sein du couple franco-allemand, et en même temps l'un des plus grands enjeux financiers des réformes européennes au programme.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesPerspectives françaises et allemandes face aux défis géopolitiques dans le contexte de l’agression russe contre l’Ukraine
Les politiques étrangères, de défense et de sécurité de la France et l’Allemagne évoluent dans un contexte très tendu, marqué par le retour de conflits à haute intensité. Impensable au lendemain de la chute du Mur de Berlin qui symbolise la fin du conflit Est-Ouest, la guerre est aujourd’hui de retour en Europe, alors que les espaces terrestres et maritimes qui entourent le continent européen, de l’Arctique à l’Afrique en passant par le Moyen-Orient, sont devenus des théâtres de rivalité géopolitique, de guerres civiles et de conflits aussi bien hybrides que militaires.
La brigade franco-allemande et la relance de la défense européenne
Une chose est claire depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche : le projet d’unification européenne est menacé dans son existence même. À moins d’élaborer une politique de défense souveraine pour parer à la guerre en Ukraine et à l’affaiblissement des garanties de sécurité américaines, l’Union européenne verra se poursuivre l’érosion de sa dynamique de cohésion interne et de son attractivité externe.
Friedrich Merz et la Zeitenwende 2.0. Une « nouvelle ère » pour les relations transatlantiques ?
Le 23 février 2025, près de 60 millions d’électeurs ont été appelés à élire un nouveau Bundestag. Ces élections donneront également naissance à un nouveau gouvernement dans la première économie d’Europe.
Après les élections : l’Allemagne en quête d’une stabilité ébranlée ?
Avec 82,5 % de participation, l’Allemagne a enregistré un taux de mobilisation inédit depuis 1987, une hausse de 6,1 points par rapport à 2021. Comme en 2021, cette forte participation a profité à l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui a su mobiliser un grand nombre d’anciens abstentionnistes.