Minorités nationales en Europe et protection des droits de l'homme: un enjeu pour l'élargissement
Lire le texte intégral (pdf).
Résumé
Au nom des droits de l’homme, les diverses institutions de l’Europe ont posé comme critère d’adhésion à l’Union européenne le respect des droits des minorités, sans pour autant en donner une définition claire. Face à ce vide sémantique et juridique, la mise en pratique de cette protection des minorités a évolué et est passée, de 1992 à 1998, de la promotion de l'intégration à celle de la ségrégation linguistique, prônant les droits collectifs et favorisant l’avènement de modèles d’Etat ethniques (Hongrie, Roumanie, Turquie) censés pouvoir prévenir les conflits entre les diverses communautés de ces pays. L’introduction effective de droits collectifs (Bulgarie, République de Macédoine), en faisant notamment coexister plusieurs systèmes d’éducation à l’intérieur d’un même pays, régénère les nationalismes, profite aux économies parallèles et s’avère aller à l’encontre du multiculturalisme, base de la démocratie et de l’Etat de droit. Il est donc urgent d’évaluer la politique européenne et de définir, à ce niveau, un concept global de protection des minorités.
Sabine Riedel est chercheur à l'Institut allemand pour la politique internationale et la sécurité (SWP, Berlin).
[email protected]
Texte traduit de l'allemand par Isabelle Bonnefond.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesTrente-cinq ans après la chute du mur de Berlin : à l’Est quoi de nouveau ?
À l’occasion du 9 novembre 2024, qui voit célébrer le 35e anniversaire de la chute du mur de Berlin, partons d’un constat : le mur de Berlin n’est pas « tombé » dans la nuit du 9 novembre 1989.
La politique étrangère de l’Allemagne : une transformation inachevée
Dans un discours du 27 février 2022 devant le Bundestag, le chancelier Olaf Scholz a qualifié la rupture provoquée par l'intervention russe en Ukraine de « changement d'époque » (Zeitenwende). Ces mots puissant marquent la fin de la retenue et d'une certaine forme de naïveté allemande. Tiraillé entre la nécessité de conserver les bonnes grâces de l'allié américain et celle de ménager le partenaire commercial chinois, Berlin est mis face à ses propres contradictions.
L'Allemagne et l'OTAN : la nécessité d'un engagement accru
La guerre d'Ukraine fait prendre brutalement conscience à l'Allemagne de la vulnérabilité de son territoire et révèle l'état d'impréparation de son armée pour participer à u conflit de haute intensité.
La France et l'Allemagne face aux enjeux de la politique sociale de l'Union européenne
Depuis la signature des Traités de Rome en 1957, la dimension sociale de la construction européenne s'est progressivement imposée dans les négociations entre les États membres et elle fait aujourd'hui partie intégrante de l'acquis communautaire.