OGM et la faim dans le monde
Agrégée de géographie, docteur en économie, maître en droit public et diplômée du Centre de Formation des Journalistes (CFJ), Sylvie Brunel est présidente d'une grande association humanitaire et enseigne l’histoire du développement à l’Institut d'études politiques de Paris.
Résumé:
La faim et la malnutrition touchent 800 millions de personnes dans le monde. Face à ce fléau, les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont souvent présentés comme la panacée. Ils sont d’ailleurs omniprésents dans l’aide alimentaire, en particulier américaine, aux pays en développement, comme l’attestent à la fois la croissance notable des superficies cultivées en OGM et les taux de présence d’OGM dans les céréales fournies au Tiers monde. Mais la malnutrition est due d’abord à une mauvaise répartition de la production, et non à l’insuffisance des quantités produites. Les biotechnologies et les OGM sont donc loin d’être indispensables pour lutter contre ce fléau ; en revanche, ils pourraient offrir, à certaines conditions, des perspectives intéressantes pour renforcer la petite agriculture familiale, qui est la base de nombre de sociétés des pays du Sud. Il serait donc grand temps de mettre en oeuvre, au niveau global, une «Charte des aliments essentiels», afin d’assurer la sécurité alimentaire de l’ensemble de la population mondiale.
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