Transition énergétique à la chinoise : le nouveau plan quinquennal énergétique
A la suite de la publication, en mars 2011, de son douzième plan quinquennal, le Conseil d’État de la Chine a récemment publié deux documents portant sur la politique énergétique de la Chine au cours de la période 2011-2015.
Le premier, relatif à la politique énergétique de la Chine, publié en octobre 2012, précise les grandes lignes de la politique énergétique chinoise. Le second, le plan énergétique quinquennal, daté du 1er janvier 2013 et publié sur le site du Conseil le 23 janvier, détaille les objectifs de production et de consommation du pays à l’horizon 2015. Publié par la nouvelle équipe dirigeante, ce document confirme les objectifs de réduction de l’intensité énergétique et des émissions de CO2 adoptés en 2011 et précise la nature contraignante de ces objectifs.
Partant du constat que le modèle économique chinois est trop énergivore, trop intensif en énergie et provoque des dommages à l’environnement, le gouvernement veut faire évoluer les modes de production et de consommation vers un modèle moins intensif en énergie et plus respectueux de l’environnement.
L’ambition est de transformer l’économie chinoise d’un modèle fondé sur la surconsommation d’énergie et de force de travail vers un modèle axé autour du capital et de la technologie. Les changements proposés dans le plan quinquennal préparent la transformation du système énergétique à ce nouveau modèle économique. Le changement est graduel et non révolutionnaire. Le poids actuel du charbon dans le bilan énergétique et électrique chinois empêche effectivement un changement plus radical d’ici 2015, mais la volonté de transformer le modèle énergétique mérite d’être soulignée, tout comme le développement des énergies non fossiles ou peu carbonées.
Le constat alarmant dressé par les autorités chinoises
Les dirigeants chinois dressent un bilan alarmant de l’évolution passée du marché énergétique et mettent en exergue six problèmes majeurs :
- Les contraintes sur les ressources, en particulier celles de pétrole et de gaz. La Chine ne dispose que de 6 % des réserves mondiales de pétrole et de gaz par habitant. Elle ne peut maintenir sa production de pétrole qu’à 200 millions de tonnes par an et sa production de gaz conventionnel ne répond qu’à 30 % de l’accroissement futur de la demande. Sa dépendance pétrolière a augmenté de 26 % au début du siècle à 57 % en 2011, alors que, dans le même temps, ses importations de pétrole et de gaz sont de plus en plus dépendantes de voies d’exportation contrôlées par d’autres pays.
- Le mode intensif de consommation cause des dégâts écologiques et environnementaux requérant un changement urgent.
- L’efficacité énergétique doit être améliorée. Quatre secteurs industriels (l’acier, les métaux non ferreux, les matériaux de construction et la chimie) utilisent près de 50 % de la consommation d’énergie du pays et ont des intensités énergétiques trop élevées par rapport aux standards mondiaux.
- L’infrastructure énergétique n’est pas adaptée. Le développement économique et énergétique du pays n’est pas équilibré. Les problèmes de transport du charbon et de l’électricité sont récurrents. Les zones rurales ne sont pas bien équipées, certaines n’ayant même pas encore accès à l’électricité.
- La capacité d’innovation technologique de l’industrie énergétique est faible.
- Les mécanismes de marché ne sont pas suffisamment développés et les réformes du marché énergétique doivent être approfondies et accélérées.
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