La course aux batteries électriques : quelles ambitions pour l'Europe ?
Cette étude évalue les options stratégiques dont dispose l'Europe pour peser dans la course aux batteries électriques, au regard des perspectives de demande pour la mobilité et le stockage stationnaire, de l'environnement concurrentiel international et des politiques de soutien à l'industrie domestique en Asie et aux Etats-Unis.
La technologie du stockage d’électricité par batteries semble promise à un grand avenir. Elle répond aux contraintes d’un réseau électrique accueillant une part croissante d’énergies renouvelables intermittentes, tout en ouvrant la voie à une réduction de l’empreinte carbone des activités de transport par leur électrification. Des progrès significatifs en termes de performance et de coût de fabrication ont été obtenus ces dernières années, notamment grâce à l’essor des équipements électroniques portables et le développement des solutions lithium-ion. La perspective d’un élargissement de la base de clients aux secteurs énergétique et automobile conduit à des investissements massifs dans les capacités de production. Les économies d’échelle et la pression sur les marges devraient à leur tour améliorer la rentabilité des batteries, et faciliter leur adoption en dehors des mécanismes de soutien public.
Une course au gigantisme est lancée, mais elle se joue principalement en Asie et, dans une moindre mesure, en Amérique du Nord. Dans ces régions, la puissance publique fait preuve de volontarisme pour encourager les acteurs industriels domestiques, sur un marché mondial certes prometteur mais aussi hautement risqué à court terme. Faute d’une réaction rapide, l’Union européenne (UE) pourrait voir sa demande intérieure captée par les géants extra-européens. Elle dispose d’atouts académiques et industriels indéniables mais elle risque de rester à l’écart des nouveaux marchés de masse, si elle ne concerte pas ses efforts pour accompagner la filière européenne des batteries. L’enjeu est double ; bénéficier du potentiel de création d’emplois et de richesses mais aussi prévenir une dépendance technologique majeure.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La course aux batteries électriques : quelles ambitions pour l'Europe ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes marchés du carbone peuvent-ils faire une percée à la COP29 ?
Les marchés volontaires du carbone (MVC) ont un potentiel élevé, notamment pour réduire le déficit de financement de la lutte contre le changement climatique, en particulier en Afrique.
Le secteur électrique indien à la croisée des chemins : relever les défis des distributeurs d'électricité
Le secteur électrique indien a besoin d’une réforme urgente.
L’approvisionnement énergétique de Taïwan : talon d’Achille de la sécurité nationale
Faire de Taïwan une « île morte » à travers « un blocus » et une « rupture de l’approvisionnement énergétique » qui mènerait à un « effondrement économique ». C’est ainsi que le colonel de l’Armée populaire de libération et professeur à l’université de défense nationale de Pékin, Zhang Chi, décrivait en mai 2024 l’objectif des exercices militaires chinois organisés au lendemain de l’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te. Comme lors des exercices ayant suivi la visite de Nancy Pelosi à Taipei en août 2022, la Chine avait défini des zones d’exercice faisant face aux principaux ports taïwanais, simulant de fait un embargo militaire de Taïwan. Ces manœuvres illustrent la pression grandissante de Pékin envers l’archipel qu’elle entend conquérir et poussent Taïwan à interroger sa capacité de résilience.
La difficile réorganisation des chaînes de valeur des matières premières critiques – regards sur les politiques européennes de réduction des risques
La demande de matières premières critiques devant, au minimum, doubler d’ici 2030 dans le contexte des politiques actuelles de transition énergétique, la concentration des approvisionnements en matières premières critiques (MPC) – et plus encore, des capacités de raffinage – dans une poignée de pays est devenue l’une des questions fondamentales au sein des discussions internationales, bilatérales et nationales. La position dominante de la Chine et les contrôles successifs des exportations de MPC (récemment le germanium, le gallium, les technologies de traitement des terres rares, l’antimoine) indiquent une tendance à l’instrumentalisation des dépendances critiques.