Guide international du 108ème Congrès des Etats-Unis
La politique étrangère des Etats-Unis est radicalement incompréhensible si l'on exclut de son analyse l'action du Congrès. Le rôle du Sénat en matière de ratification des traités (à la majorité des deux tiers) est largement connu, mais cette chambre doit aussi confirmer à une majorité simple tous les emplois civils et militaires de rang important, y compris tous les ambassadeurs et les responsables à Washington de l'exécution de la politique étrangère du Président des Etats-Unis. Le rôle de la Chambre des Représentants est moins bien compris, voire souvent sous-estimé dans les ouvrages publiés en France. Or, les opérations militaires et de politique étrangère doivent être financées individuellement, et le "pouvoir de la bourse" appartient en dernier ressort à la chambre basse. On sait encore moins que les Sénateurs et Représentants qui ont des positions importantes dans les groupes majoritaires de l'une des deux chambres, ou des fonctions de présidence de commissions, peuvent bloquer unilatéralement une nomination, une décision ou le financement de celle-ci. Rien en effet, sauf la pression de ses pairs et seulement à condition qu'elle soit suffisamment puissante, ne peut obliger un baron du Congrès à agir contre son gré. Un président de commission ayant choisi de s'opposer à une disposition possède un pouvoir presque absolu d'empêcher. La personnalité des principaux antagonistes, leur histoire politique, leurs relations avec leurs collègues jouent donc, comme dans toute assemblée mais avec des conséquences politiques particulièrement importantes, un rôle essentiel au Congrès des Etats-Unis.
Dès 2000, à l'occasion de l'élection du 107ème Congrès, l'Ifri a publié un guide à l'attention du public éclairé français et européen, destiné à décrire d'une façon précise et claire les principaux protagonistes des affaires internationales au Congrès des Etats-Unis, ainsi que leurs prérogatives. Il se penche également sur les leaders des groupes politiques qui ne sont pas nécessairement spécialisés en matière de relations internationales, mais jouissent d'une telle influence sur le plan politique qu'il est impossible d'ignorer leur rôle et leur influence potentielle sur la politique étrangère dans le sens large du terme. Depuis l'élection du 108ème Congrès, l'Ifri a bénéficié des services de l'un des meilleurs experts du rôle du Congrès en matière de politique étrangère, James M. Lindsay, qui était à l'époque Senior Fellow à la Brookings Institution de Washington et est aujourd'hui Vice-Président et Directeur des Etudes au Council on Foreign Relations à New York. Il a donné à la présente version un caractère lisible et précis, qui en fera un instrument de travail indispensable. L'édition actuelle est ainsi particulièrement complète, et présente des outils nouveaux par rapport aux éditions précédentes, comme la brève bibliographie disponible in-fine. Un développement est consacré au French Caucus créé à la fin 2003 au Congrès. Les personnalités des staffers importants sont identifiées, avec leurs coordonnées complètes de manière à faciliter les contacts. C'est donc d'un instrument de travail autant que d'un document de référence qu'il s'agit ici. Il sera utile à toutes celles et à tous ceux qui, dans le secteur privé comme dans le secteur public ou parmi les universitaires et chercheurs, ont besoin de renseignements précis et sûrs sur le mode de décision aux Etats-Unis.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesL'élection de Kemi Badenoch au Royaume-Uni. Fin de la "trumpisation" chez les Tories ?
De même que la domination des idées du candidat républicain dans la campagne présidentielle aux États-Unis a conduit à diagnostiquer une « trumpisation de la politique américaine », les observateurs déplorent au Royaume-Uni, depuis l’exercice du pouvoir par Boris Johnson, une tendance à la « trumpisation du parti conservateur ».
Le vote religieux dans les présidentielles américaines 2024
Blandine Chelini-Pont, l’une des meilleurs spécialistes du sujet, nous donne ici son analyse des évolutions de l’électorat religieux pour les élections de novembre 2024.
Le programme économique de Kamala Harris
Depuis qu’elle a reçu la nomination démocrate suite à la décision du président Joe Biden de se retirer de la course présidentielle américaine de 2024, la vice-présidente Kamala Harris s’efforce de définir sa propre plateforme politique pour attirer les électeurs dans le temps limité qui reste avant l’élection du 5 novembre. Étant donné que l’économie est un enjeu central pour les électeurs américains, Harris a élaboré plusieurs propositions dans ce domaine.
Géopolitique de la puissance américaine
Qu’est devenue la puissance américaine ? Si les États-Unis veulent encore diriger le monde, en sont-ils toujours capables ?
Entrés en géopolitique à la fin du XIXème siècle, leaders du monde libre dans l’après-guerre, vainqueurs du communisme dans les années 1990, les États-Unis sont confrontés à une triple contestation en ce premier quart de XXIe siècle : la montée en puissance de la Chine, les frappes du terrorisme islamiste et le retour d’une Russie belliqueuse se conjuguent pour défier Washington.