Cartographie des réseaux de pouvoir du président nigérian Muhammadu Buhari
Les 15 millions de Nigérians qui ont voté pour l’actuel chef de la fédération nigériane ont été sensibles à ses promesses répétées d’appliquer des politiques radicalement différentes de celles de son prédécesseur, Goodluck Jonathan.
Ancien militaire putschiste de 1983 à 1985, le nouveau président s’est fait élire après trois tentatives infructueuses (2003, 2007 et 2011) sur la base de deux principaux éléments : un programme de lutte contre Boko Haram et une volonté de combattre la corruption. Les pays occidentaux entretenant de fortes relations avec le Nigeria (les États-Unis, la Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure, la France) ont été séduits par ce programme et ont considéré que Buhari avait des atouts pour s’attaquer rapidement et résolument à deux problèmes majeurs de la période Jonathan : la gabegie généralisée et le désintérêt profond pour le phénomène terroriste Boko Haram. Cependant, quasiment deux ans après l’élection du nouveau président nigérian, les difficultés du pays se multiplient (économie en berne, inefficacité du système judiciaire, prise de décision particulièrement lente, crise sécuritaire dans la région pétrolière sud-sud et sud-est). Le désenchantement est déjà palpable chez les Nigérians comme au sein des ambassades à Abuja.
Cette note se propose d’expliquer le mode de fonctionnement de la présidence Buhari en explorant le poids des réseaux officiels et officieux du leader de la première économie d’Afrique. Le rôle des personnalités clés à la présidence, dans les ministères, au sein de l’armée, des services de renseignement, au gouvernement ainsi que dans les sociétés d’État sera particulièrement développé ici. Ce travail sera aussi l’occasion de faire un point sur les personnalités n’occupant pas systématiquement un poste officiel mais qui ont pourtant une influence significative sur le président. La prise de décision, très lente, du président Buhari ainsi que ses méthodes de travail seront également mises en lumière grâce aux témoignages de personnalités qui le côtoient depuis des années voire des décennies. Nous tâcherons ainsi de décrypter la gouvernance de la présidence Buhari lors de sa première année et de fournir quelques pistes de réflexion pour les deux ans qui lui reste.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Cartographie des réseaux de pouvoir du président nigérian Muhammadu Buhari
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP) au Niger 2011-2023. Placer l’État au cœur de la prévention et de la gestion des conflits
Comme les autres pays sahéliens, le Niger est touché par le terrorisme depuis maintenant presque deux décennies. Ce phénomène a mis en lumière à la fois les limites des appareils sécuritaires de ces pays mais également, de manière plus profonde, leur incapacité à offrir une stabilité aux populations de certaines parties de leur territoire. D’une certaine manière ces « insurrections djihadisées » s’inscrivent dans la continuité de groupes qui, régulièrement prennent les armes contre les États centraux.
Le président spirituel du Kenya et la création d'une nouvelle république : William-Ruto, les évangéliques du Kenya et les mobilisations religieuses dans la politique électorale africaine
Au cours des deux dernières décennies, un nouveau paradigme est apparu en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique : l’influence croissante des églises évangéliques et de leurs dirigeants dans les dynamiques électorales. La croissance numérique et démographique de ces mouvements religieux semble aller de pair avec leur rôle de plus en plus marqué dans la vie politique de ces deux régions, une présence qui a un impact sur les processus électoraux, mais aussi sur les sociétés et les formes que prend la gouvernance.
Turquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?
Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.
Tchad : de Déby à Déby. Les recettes d’une succession dynastique réussie (2021-2024)
Comme au Togo et au Gabon, la transition qui a eu lieu au Tchad de 2021 à 2024 a abouti à une succession dynastique. Mahamat Idriss Déby a succédé à son père Idriss Déby Itno, qui fut président du Tchad de 1996 à 2021. Alors que la majorité des Tchadiens espéraient une alternance et un changement de gouvernance, le « système Déby » est parvenu à se maintenir.