Entre idéaux et intérêts : les nouvelles perspectives françaises et allemandes sur le Maghreb
Le « printemps arabe » a agité la rive sud de la Méditerranée. Ces bouleversements ont mis à l’épreuve les alliances existantes et créé de nouveaux partenariats. Aussi bien la France que l’Allemagne se sont impliqués dans les programmes d’aide et ont soutenu les processus de transformation dans les pays arabes.
Néanmoins, les liens de la France et de l’Allemagne avec les pays du Sud de la Méditerranée sont traditionnellement et historiquement très différents et ils sont donc confrontés à des problématiques distinctes. Les relations entre les pays du Sud de la Méditerranée et la France, traditionnellement présente dans la région, se sont intensifiées et renforcées du fait des changements politiques internes. L’Allemagne s’implique pour sa part de plus en plus dans cette région à forts enjeux économiques, énergétiques et sécuritaires.
Les actions de la France et de l’Allemagne dans cette région sont à la fois déterminées par des intérêts importants en matière commerciale et énergétique et par une politique étrangère reposant sur les valeurs et les Droits de l’homme. Malgré des initiatives individuelles, les deux pays poursuivent des intérêts semblables sur le plan économique et énergétique, ainsi que pour les politiques migratoires et la stabilisation démocratique des pays de l’Afrique du Nord. Il en résulte une concurrence qui prime sur les efforts de coopération, notamment concernant la politique énergétique. Face aux risques de dédoublement, un effort commun de coordination entre la France et l’Allemagne est nécessaire.
Isabel Schäfer est chercheuse à l’Institut des sciences sociales de l’université Humboldt (Berlin).
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