Les relations germano-polonaises : bilan et perspectives

La renaissance d'une " communauté d'intérêts germano-polonaise " en Europe implique de triompher de nouvelles épreuves, que ce soit dans les débats historiques,notamment sur le " Centre contre les expulsions " ou en matière de sécurité internationale (guerre d'Irak, relations transatlantiques) et de politique européenne (Constitution européenne).
La crise irakienne et les différences d'appréciation des relations transatlantiques ont creusé un gouffre entre l'Allemagne et la Pologne depuis l'automne 2002. Les divergences sur le projet de Constitution européenne de la Convention ont éloigné les deux pays, du moins temporairement. La non-concomitance fâcheuse des cultures de politique étrangère, sorte de " choc des civilisations ", ne disparaîtra pas avec la conclusion d'un compromis sur la Constitution européenne, et affectera les relations germano-polonaises et le bon fonctionnement de l'Union européenne élargie. Les deux pays n'ont pas de stratégie leur permettant de bâtir une communauté d'intérêts dans l'UE au-delà du processus d'adhésion.
Les deux Etats doivent maintenant redéfinir plusieurs volets de leurs relations de voisinage et de leurs intérêts communs en Europe, d'une façon honnête et amicale. Le bilatéralisme germano-polonais en Europe va soudainement s'ouvrir au multilatéralisme. Eu égard au rôle précurseur joué par les Polonais et les Allemands avant l'élargissement de l'OTAN en matière de coopération militaire, compte tenu de l'importance politique de la Pologne pour la stabilité en Europe centrale et sachant que l'absence d'une démarche commune franco-allemande peut bloquer toute évolution de l'UE, il convient de redonner du poids aux relations trilatérales (" Triangle de Weimar ").
Dieter Bingen est directeur du Deutsches Polen-Institut à Darmstadt.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Les relations germano-polonaises : bilan et perspectives
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesPerspectives françaises et allemandes face aux défis géopolitiques dans le contexte de l’agression russe contre l’Ukraine
Les politiques étrangères, de défense et de sécurité de la France et l’Allemagne évoluent dans un contexte très tendu, marqué par le retour de conflits à haute intensité. Impensable au lendemain de la chute du Mur de Berlin qui symbolise la fin du conflit Est-Ouest, la guerre est aujourd’hui de retour en Europe, alors que les espaces terrestres et maritimes qui entourent le continent européen, de l’Arctique à l’Afrique en passant par le Moyen-Orient, sont devenus des théâtres de rivalité géopolitique, de guerres civiles et de conflits aussi bien hybrides que militaires.
La brigade franco-allemande et la relance de la défense européenne
Une chose est claire depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche : le projet d’unification européenne est menacé dans son existence même. À moins d’élaborer une politique de défense souveraine pour parer à la guerre en Ukraine et à l’affaiblissement des garanties de sécurité américaines, l’Union européenne verra se poursuivre l’érosion de sa dynamique de cohésion interne et de son attractivité externe.
Friedrich Merz et la Zeitenwende 2.0. Une « nouvelle ère » pour les relations transatlantiques ?
Le 23 février 2025, près de 60 millions d’électeurs ont été appelés à élire un nouveau Bundestag. Ces élections donneront également naissance à un nouveau gouvernement dans la première économie d’Europe.
Après les élections : l’Allemagne en quête d’une stabilité ébranlée ?
Avec 82,5 % de participation, l’Allemagne a enregistré un taux de mobilisation inédit depuis 1987, une hausse de 6,1 points par rapport à 2021. Comme en 2021, cette forte participation a profité à l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui a su mobiliser un grand nombre d’anciens abstentionnistes.