L’Europe a besoin de Weimar. Perspectives du Triangle de Weimar en période de crise
L’état des lieux au moment du 25e anniversaire du Triangle de Weimar ne rend pas forcément optimiste. Depuis l’élargissement à l’Est de l’Union européenne, le Triangle est peu visible dans le domaine public et on l’associe – à condition d’être conscient de son existence – à la politique des symboles.
En même temps, les conditions de relance se sont nettement détériorées depuis 1991. L’UE est confrontée à un nombre de crises élémentaires, externes et internes, dont la plus grave n’est seulement en train d’apparaître à l’horizon après le référendum en Grande-Bretagne. Et c’est exactement pour cela que l’Europe a besoin du Triangle de Weimar qui réunit les trois pays clé au cœur de l’union. Cependant, au vu des divergences parfois grandes en matière de politique européenne entre Berlin, Paris et Varsovie, il convient de définir les projets et objectifs futurs du Triangle avec discernement. Ainsi, à l’avenir, le Triangle doit tout d’abord servir de plateforme qui permet aux trois gouvernements de tisser des liens de confiance. Par ailleurs, la politique de sécurité et de défense devrait devenir le champ de prédilection de l’action commune ; un Conseil de la Sécurité et de la Défense Weimar devrait être créé. À long terme, les trois pays devraient répondre aux attentes en jouant un rôle de coordinateur et en contribuant au développement des aspects de l’intégration européenne qui seront importants pour l’avenir. Mais tout ceci ne pourra que compléter de bonnes relations franco-allemandes, jamais les remplacer.
Martin Koopmann est directeur exécutif de la Fondation Genshagen. Ses axes de travail sont les relations franco-allemandes et le Triangle de Weimar dans la construction européenne.
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