Modernisation de l’Armée populaire de libération : le facteur humain
Bras armé du Parti communiste chinois, l’Armée populaire de libération (APL) est relativement épargnée – à court terme – par le colossal défi démographique auquel la Chine est confrontée. Néanmoins, le vieillissement rapide de la population et les déséquilibres socio-économiques qui en découlent feront pression, à moyen et long terme, sur les budgets de défense, la solde des militaires et l’attractivité générale de l’armée. Pour l’heure, l’objectif prioritaire de l’APL en termes de ressources humaines est le suivant : bâtir une armée moins pléthorique mais plus professionnelle, et préparée au combat de haute intensité.
Cet objectif s’inscrit dans la continuité de la réforme institutionnelle de 2016 qui a permis de resserrer la chaîne de commandement et de renforcer le contrôle politique et idéologique du Parti sur l’APL, grâce à la refonte de la Commission militaire centrale (CMC).
À travers cette réforme, qui comprend une importante restructuration des forces, l’APL poursuit également une trajectoire claire de rationalisation des effectifs consistant à privilégier la qualité sur la quantité. Cette montée en puissance qualitative vise aussi bien les équipements que les forces et les chaînes de commandement, et obéit à des exigences de modernité, d’opérationnalité et d’interopérabilité. L’analyse des évolutions du Corps des Marines de la Marine de l’APL et de la Police armée du peuple (PAP) témoigne de la montée en gamme et de la priorisation des fonctions combattantes.
Pour mettre en oeuvre des équipements de plus en plus modernes et complexes, l’armée chinoise mise enfin sur le recrutement et la fidélisation de jeunes conscrits et volontaires de haut niveau d’éducation, afin de grossir les rangs des corps des sous-officiers et des officiers. Elle procède ainsi à d’importantes réformes visant à valoriser le statut de militaire pour renforcer son attractivité économique et sociale. L’APL est en revanche confrontée, comme d’autres armées dans le monde, à des phénomènes sociétaux, tels que l’addiction à internet, la myopie et l’obésité, qui freinent ses ambitions et la poussent à des compromis dans ses standards de sélection.
Contenu aussi disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette étudePartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Modernisation de l’Armée populaire de libération : le facteur humain
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesEntre ambitions industrielles et contribution à l'OTAN, les défis de la European Sky Shield Initiative
La guerre en Ukraine et la reconnaissance de la Russie comme principale menace pour la sécurité européenne poussent les Alliés à réinvestir dans leur défense sol-air et antibalistique.
Les mots, armes d'une nouvelle guerre ?
Les Mots armes d’une nouvelle guerre rappelle une vérité souvent oubliée : les mots tuent. Ils préparent l’action militaire et lui donnent un sens. Alors que chaque événement retentit désormais dans le monde entier, répercuté de smartphone en smartphone ou d’ordinateur en ordinateur, tout acte de guerre tend à devenir un acte de communication, et inversement. Les états-majors l’ont aujourd’hui bien compris et se saisissent de cette guerre des récits faite d’armes immatérielles pour intimider des ennemis, rassurer ou galvaniser des opinions publiques chauffées à blanc par le flot d’images reçues sur les réseaux sociaux.
Après la mort de Nasrallah, quelle stratégie régionale pour l’Iran ?
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a été tué dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre. La milice et son dirigeant étaient considérés comme le fer de lance de l’Axe de la Résistance, cette coalition de groupes miliciens majoritairement chiites qui sont au coeur de la stratégie régionale de l’Iran.
Devenir secrétaire général de l'OTAN. Entre critères objectifs, coutumes et homogénéité
Après dix ans à la tête de l’OTAN de 2014 à 2024, un record de longévité dû au contexte particulier de la guerre en Ukraine, le Norvégien Jens Stoltenberg quitte ses fonctions de secrétaire général. Son successeur, choisi par les chefs d’État et de gouvernement des États membres, sera Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas pendant près de quatorze ans. Cette nomination invite à questionner les critères et les logiques de sélection des secrétaires généraux, alors que de nombreuses études démontrent l’importance significative du secrétariat international et le rôle croissant du secrétaire général dans le fonctionnement interne de l’Alliance.