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Ukraine : la crise commence

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Sept chercheurs de l'Ifri dressent le meilleur panorama possible d'une crise qui annonce un véritable basculement. Il y aura un avant et un après. En Ukraine, en Russie, dans toute l’Europe, ailleurs.

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Introduction par Dominique DAVID

La disparition de l’Ukraine comme entité souveraine – on en est plus près que jamais – serait un coup de tonnerre en Europe. Parce que l’espace qui lui survivrait serait très difficilement gérable, ouvrant le risque d’une longue guerre civile dans le style Balkans-années 1990. Et parce que la Russie est incapable de gérer seule cet espace où les Occidentaux n’ont guère l’envie de s’investir profondément.

Si l’Ukraine survit comme telle, ce que tout le monde devrait souhaiter y compris à Moscou, ce sera sans la Crimée, et dans un statut au moins provisoirement dominé, dans le meilleur des cas sous la tutelle d’un accord international l’aidant à se relever économiquement et redéfinissant sa position géopolitique (entre UE et Russie…) ; dans le plus mauvais, sous une tutelle directe de Moscou, qui ne pourrait être que contestée, et violemment, en interne.

La Russie poutinienne est-elle le monstre de rationalité, le champion d’échecs que s’effraient à décrire certains médias ? Voire… Les échecs ne sont pas toujours ceux qu’on pense : les difficultés s’annoncent grandioses pour Moscou. Contre le gain de la Crimée et la garantie (enfin !) que Kiev n’intégrera pas l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), le Kremlin hérite d’un voisin chaotique, d’un net refroidissement de ses relations avec l’UE et les États-Unis, d’une marginalité nouvelle dans les instances internationales. Certes, la Russie dit clairement sa volonté de redéfinir les rapports politiques en Europe, de redessiner un système institutionnel qui la prendrait davantage en compte. Mais après avoir viré en arrière toute vers l’ancienne Europe des rapports de forces, que pourra-t-on crédiblement négocier ? Et la tentation des renforcements, des « réassurances » militaires, pourra-t-elle être évitée ?

Le bruit de fond militaire n’est pour l’heure pas trop prenant. Mais il existe bien. Au niveau nucléaire : n’est-ce pas ce nucléaire qui, au fond, nous garantit contre la duplication, un siècle après, de 1914 ? Sans oublier que l’aventure actuelle pourrait avoir quelque effet sur le « désir de nucléaire », et donc sur le rythme de la prolifération, ainsi que sur les projets de désarmement, voire de dénucléarisation… Les implications militaires existent aussi au niveau conventionnel : que nous dit la crise actuelle de la force russe, et quelles conséquences en tirer pour nos propres dispositifs militaires, au premier chef dans une Europe qui aime s’imaginer dans un monde postnational et postmilitaire ?

Une Europe aux abonnés quasi-absents. La crise prend à contre-pied une Politique européenne de voisinage (PEV) brouillonne, éclaire l’impuissance militaire de l’Union de Lisbonne et son incapacité à s’entendre sur une stratégie commune face à un problème fondamental dans son voisinage, tant demeurent prégnants les intérêts nationaux, et non politiques les mécanismes bruxellois.

Et loin, très loin, l’Amérique… Une Amérique finalement assez peu présente dans la crise, mais qui se voit, en un temps d’incertitude sur son propre positionnement stratégique, renvoyer la question fondamentale de ces 20 dernières années – qu’elle n’a pas plus que les autres les moyens de trancher : le système international retourne-t-il à grande vitesse vers une structure d’affrontement classique dont Moscou pourrait, avec Pékin, constituer l’épicentre ? Ou, bon an mal an, reste-t-il stable, avec de bons moyens d’amortir les cahots ici ou là inévitables ?

Sur l’ensemble de ces thèmes et bien d’autres encore, l’Ifri présente ici quelques brèves introductions aux débats ouverts par les événements ukrainiens. La crise ukrainienne ne fait que commencer.

 

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ISBN / ISSN

978-2-36567-278-8

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Ukraine : la crise commence

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Auteur(s)
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Corentin BRUSTLEIN

Intitulé du poste

Ancien Directeur du Centre des études de sécurité de l'Ifri

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Dominique DAVID

Intitulé du poste

Président du Centre franco-autrichien pour le rapprochement en Europe (CFA), conseiller du président de l’Ifri, rédacteur en chef de Politique étrangère et co-directeur du Ramses

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Etienne de DURAND

Intitulé du poste

Chercheur et Directeur du Centre des études de sécurité de l'Ifri de 2006 à 2015

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Thomas GOMART

Thomas GOMART

Intitulé du poste

Directeur de l'Ifri

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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

Intitulé du poste

Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri

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Laurence NARDON

Laurence NARDON

Intitulé du poste

Responsable du Programme Amériques de l'Ifri

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Vivien PERTUSOT

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Un soldat contemplant un coucher de soleil sur un véhicule blindé de combat d’infanterie
Centre des études de sécurité
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Héritier d’une tradition remontant à la fondation de l’Ifri, le Centre des études de sécurité de l'Ifri fournit aux décideurs publics et privés ainsi qu’au grand public les clefs de compréhension des rapports de force et des modes de conflictualité contemporains et à venir. Par son positionnement à la jointure du politique et de l’opérationnel, la crédibilité de son équipe civilo-militaire et la diffusion large de ses publications en français et en anglais, le Centre des études de sécurité constitue dans le paysage français des think tanks un pôle unique de recherche et d’influence sur le débat de défense national et international.

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Entre ambitions industrielles et contribution à l'OTAN, les défis de la European Sky Shield Initiative

Date de publication
11 octobre 2024
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La guerre en Ukraine et la reconnaissance de la Russie comme principale menace pour la sécurité européenne poussent les Alliés à réinvestir dans leur défense sol-air et antibalistique.

Image de couverture de la publication
Les mots, armes d'une nouvelle guerre ?

Les mots, armes d'une nouvelle guerre ?

Date de publication
01 octobre 2024
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Les Mots armes d’une nouvelle guerre rappelle une vérité souvent oubliée : les mots tuent. Ils préparent l’action militaire et lui donnent un sens. Alors que chaque événement retentit désormais dans le monde entier, répercuté de smartphone en smartphone ou d’ordinateur en ordinateur, tout acte de guerre tend à devenir un acte de communication, et inversement. Les états-majors l’ont aujourd’hui bien compris et se saisissent de cette guerre des récits faite d’armes immatérielles pour intimider des ennemis, rassurer ou galvaniser des opinions publiques chauffées à blanc par le flot d’images reçues sur les réseaux sociaux.

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Après la mort de Nasrallah, quelle stratégie régionale pour l’Iran ?

Date de publication
29 septembre 2024
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Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a été tué dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre. La milice et son dirigeant étaient considérés comme le fer de lance de l’Axe de la Résistance, cette coalition de groupes miliciens majoritairement chiites qui sont au coeur de la stratégie régionale de l’Iran. 

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Devenir secrétaire général de l'OTAN. Entre critères objectifs, coutumes et homogénéité

Date de publication
26 septembre 2024
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Après dix ans à la tête de l’OTAN de 2014 à 2024, un record de longévité dû au contexte particulier de la guerre en Ukraine, le Norvégien Jens Stoltenberg quitte ses fonctions de secrétaire général. Son successeur, choisi par les chefs d’État et de gouvernement des États membres, sera Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas pendant près de quatorze ans. Cette nomination invite à questionner les critères et les logiques de sélection des secrétaires généraux, alors que de nombreuses études démontrent l’importance significative du secrétariat international et le rôle croissant du secrétaire général dans le fonctionnement interne de l’Alliance. 

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Ukraine : la crise commence, de L'Ifri par
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