Afghanistan : les talibans en quête de reconnaissance internationale
Les pays occidentaux semblent se résigner à établir des canaux de communication avec les talibans au nom du pragmatisme. Ceux-ci en ont absolument besoin pour financer le pays.
Le contraste est saisissant. Les talibans de 2021 semblent jugés potentiellement fréquentables par la communauté internationale, à des années-lumière de l'isolement qui les avait frappés lors de leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001. Si personne ne parle encore d'établir des relations diplomatiques en bonne et due forme, ses pays voisins et les Occidentaux reconnaissent que les talibans contrôlent de facto le pays.
- « Les pays voisins comme les occidentaux ont besoin de maintenir au moins des lignes de communications, sans que cela implique forcément une reconnaissance du régime », souligne Marc Hecker, spécialiste de la région à l'Institut français des relations internationales.
- « A l'inverse de leurs ainés, les talibans veulent être insérés dans le jeu international, et les grandes puissances veulent pouvoir discuter avec eux d'enjeux importants, tels les flux migratoires et la non sanctuarisation d'Al Qaida. »
Ainsi, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a estimé mardi soir qu'il faudra « parler aux talibans aussi vite que nécessaire », car ces derniers « ont gagné la guerre ». Prudente, l'Allemagne a annoncé mercredi qu'elle jugerait les talibans « à leurs actes ». Londres prévient qu'il ne travaillera « normalement » pas avec eux, mais le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a reconnu qu'ils sont « maintenant au pouvoir et nous devons composer avec cette réalité ». Son premier ministre, Boris Johnson, a déclaré en session extraordinaire du Parlement que les talibans seraient « jugés sur les actes [...], sur leur comportement face au terrorisme, au crime et aux stupéfiants, ainsi que sur l'accès humanitaire et le droit des filles à recevoir une éducation ».
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