Après Angela Merkel, la peur du vide en Allemagne
Le social-démocrate Olaf Scholz, longtemps distancé par les conservateurs, aborde les élections fédérales du 26 septembre en léger favori. Il vante avant tout sa filiation avec Angela Merkel, dont il est le ministre des Finances. Mais les négociations pour former une nouvelle coalition pourraient durer des semaines.
La politique allemande a connu bien des tempêtes. En février 1962, quand la terrible Sturmflut (« raz-de-marée ») avait enseveli Hambourg et noyé 340 hommes, femmes et enfants, Helmut Schmidt, futur chancelier, alors simple Senator der Polizeibehörde (chargé des Affaires intérieures) de sa ville natale, avait gagné ses galons de politicien en appelant à la rescousse les hélicoptères de l’armée.
En 2002, ce sont les images de Gerhard Schröder, candidat à sa propre succession, bottes de pluie, mine contrite, venu soutenir les sinistrés dans la boue et les détritus, qui lui avaient permis, dit-on, de remporter les élections. Aussi, en juillet dernier, lorsque des pluies diluviennes se sont abattues sur l’ouest de l’Allemagne, faisant 180 victimes, le pays a eu les yeux rivés sur les trois principaux candidats à la chancellerie. Allaient-ils réussir le test des inondations ?
Armin Laschet, 60 ans, le chef de file des chrétiens-démocrates (CDU), alors favori, a été filmé dans la ville dévastée d’Erftstadt, en train de rire à gorge déployée, trente secondes montre en main, durant l’hommage aux victimes.
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- « Même si le jeu reste ouvert et que Armin Laschet et Olaf Scholz sont au coude à coude [Annalena Baerbock est distanciée, NDLR], la dynamique est pour le moment en faveur du social-démocrate », ajoute Paul Maurice, chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
« L'effet Scholz, c'est l'effet Merkel. Même côté gestionnaire rassurant, sobre et peu démonstratif, même façon de ne pas entrer dans la polémique et de laisser les autres candidats s'entre-déchirer. »
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