Après l’Afrique, la Chine part à l’assaut de l’Amérique latine
Le repli nationaliste engagé par Trump dicte l’attitude des États-Unis vis-à-vis de ses voisins du Sud : il renforce les entraves au passage des migrants à la frontière avec le Mexique et engage une politique protectionniste pour faire revenir les usines délocalisées.
Dans la lignée des politiques d’ingérence américaines, le président distribue les points en fonction de ses affinités : contre le régime de Cuba et celui de Maduro au Venezuela ; pour son allié idéologique Bolsonaro au Brésil.
La Chine pourrait-elle devenir une nouvelle puissance protectrice pour les pays d’Amérique latine ? Partant de zéro en 2008, les échanges de biens entre les deux zones ont atteint 266 milliards de dollars (237 milliards d’euros) en 2017. Comme en Afrique, les entreprises et les banques chinoises multiplient les prêts, les fusions-acquisitions et les investissements directs dans les infrastructures, les secteurs minier, de l’énergie et des télécommunications (dont la 5G).
Cette présence économique se double d’une politique d’influence. Les sinologues estiment que la Chine cherche, sinon à imposer directement son système politique, du moins à proposer un modèle alternatif à celui des démocraties occidentales. Dans ce but, 43 instituts Confucius ont essaimé en Amérique latine. Le président Xi Jinping sera présent au prochain sommet des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) à Brasilia, en novembre.
Cette démarche de séduction masque une véritable politique de coercition par le biais du surendettement. Au cours des dix dernières années, la Chine a prêté 19 milliards de dollars à l’Équateur. Pour rembourser, ce petit pays exporte désormais 80 % de sa production de pétrole vers la Chine. Cela ne suffisant pas, il cherche à augmenter sa production en exploitant de nouvelles régions de la forêt amazonienne. Corruption et atteintes à l’environnement sont la règle. Mais il y a une lueur d’espoir : en avril 2019, la tribu amérindienne Huaorani a gagné un important procès contre plusieurs administrations équatoriennes, garantissant ses droits sur son territoire ancestral contre l’exploitation pétrolière.
Intégration économique et mondialisation des territoires - @Wikimedia Commons
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