Après Merkel : quel sera le nouveau rôle de l'Allemagne en Europe ?
Le prochain chancelier allemand devra faire face à l'attente de voir l'Europe entrer dans un nouvel ordre mondial avec de nouveaux défis stratégiques. Les Européens attendent de l'Allemagne qu'elle prenne la tête d'une nouvelle ère mondiale, mais la question est de savoir si elle peut et veut...
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La coalition est plus importante que le chancelier
Mais Angela Merkel a jusqu'à présent répondu à tous les appels d'Emmanuel Macron à une coopération en matière de politique étrangère et de sécurité notamment par un silence retentissant, note Paris, où les élections fédérales sont suivies de près.
- « Ce qui peut inquiéter, ce n'est plus la force de l'Allemagne, mais sa faiblesse », estime Paul Maurice, chercheur sur la coopération franco-allemande à l'Institut français des relations internationales, Ifri, à Paris. Il souligne que le nom du nouveau chancelier sera moins déterminant que la combinaison de la coalition qui pourra former le gouvernement.
- « Olaf Scholz du SPD et Armin Laschet de la CDU-CSU sont tous deux bien connus en France, et Olaf Scholz en particulier, en tant que ministre des finances, a travaillé très étroitement avec le ministre français des finances, Bruno Le Maire. C'est le troisième partenaire gouvernemental qui déterminera le profil de la coalition en matière de politique étrangère », dit-il.
Avec Christian Lindner et le parti libéral FDP dans un gouvernement de coalition, il est peu probable que l'Allemagne suive la France dans sa tentative d'assouplir le pacte de stabilité européen afin que les investissements verts, par exemple, ne soient pas affectés par le plafond européen des déficits budgétaires nationaux. Elle s'accommoderait plutôt de la bande dite d'austérité des Pays-Bas, du Danemark et de la Finlande en particulier.
- « Avec Annalena Baerbock et les Verts, en revanche, il sera plus difficile, voire carrément impossible, d'obtenir le soutien à un renforcement de la présence allemande au Mali, où la France souhaiterait que d'autres pays européens renforcent la présence militaire. D'autre part, un partenaire de coalition vert pourrait renforcer la vision de Macron pour une UE stratégiquement indépendante. Mais au-delà de la coopération en matière d'équipements de guerre de haute technologie, on ne voit pas bien ce que cette autonomie implique, et si, par exemple, elle nécessite aussi une force militaire européenne », souligne Paul Maurice.
- « Après tout, les Allemands ne sont pas très intéressés à jouer un rôle sur la scène internationale », prévient-il.
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>> Lire l'article original paru en danois sur le site du Kristeligt Dagblad (réservé aux abonnés) : « Efter Merkel: Hvad bliver Tysklands nye rolle i Europa? » <<
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Auteurs
Paul MAURICE
Secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri
