Arctique : les gisements de toutes les convoitises
Sur le plan des énergies fossiles et des minerais, l’Arctique est un Eldorado. Pétrole, gaz, uranium... selon les estimations, la région regorge de ressources. Avec le réchauffement climatique et la fonte des glaciers, celles-ci deviennent accessibles, de quoi susciter l'intérêt de nombreux États.
Le 2 août 2007, une équipe de scientifiques plante un drapeau russe en titane, par 4 261 mètres de fond, à la verticale du Pôle Nord. Le geste se voulait aussi fort que celui de Neil Armstrong lâchant l’échelle de son véhicule spatial et posant son pied sur la Lune. Une manière de prouver, à ceux qui en doutaient, l’appétit de Moscou pour cette région du monde et ses profondeurs marines.
La région polaire abriterait 13% des réserves de pétrole mondiales et 30% des réserves de gaz resteraient à y découvrir.
Tous les États riverains de l’océan Arctique – Etats-Unis, Norvège, Russie, Canada, Danemark, Suède, Finlande et Islande -, ont des projets d’extraction de pétrole, de gaz ou de minerais à plus ou moins grande échelle. Après les hydrocarbures, ce sont aujourd’hui les métaux rares qui suscitent la convoitise de tous, y compris le Groenland, lui qui était très prudent sur l’extraction des ressources fossiles.
Quel arbitrage est fait entre l’intérêt économique et la protection d’une région particulièrement fragile ? En quoi le sujet est source de tensions diplomatiques, voire militaires ?
Julie Gacon reçoit Florian Vidal, chercheur à l’université de Tromsö et chercheur associé à l’IFRI et Alexandre Taithe, chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique et coordinateur de l’Observatoire de l’Arctique.
Pour Florian Vidal : "La guerre en Ukraine a bouleversé le paysage énergétique européen faisant de la Norvège le premier fournisseur de gaz. Sous la pression de ses partenaires européens, la Norvège cherche désormais de nouveaux gisements pour se substituer aux importations russes. Les organisations environnementales dénoncent évidemment l’hypocrisie d’un pays qui se prétend être un des grands défenseurs de l’écologie mais qui est un grand État extractiviste".
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