Au fait, qui gouverne l’Internet ?
Alors que le bras de fer entre Corée du Nord et Etats-Unis place Internet au cœur de l’actu, entretien avec Julien Nocetti, chercheur en relations internationales, qui décrypte les enjeux de la diplomatie numérique.
Cette année, qui s’achève par le vaste piratage des données de Sony Picture Entertainement, aura été celle des hackers. Sur fond de bras de fer entre la Corée du Nord et les Etats-Unis – avec la Chine sans doute en arrière-garde –, on a le sentiment que l’Internet est une vaste jungle sans règle et sans loi, où les pays, mais aussi des groupes d’intérêt plus ou moins obscurs, se livrent à une sorte de guérilla incompréhensible.
Ça n’est pas faux.
Mais pendant ce temps-là, ont lieu d’autres manœuvres qui relèvent d’une diplomatie plus classique. Entre les suites de l’affaire Snowden et le NETmundial qui s’est déroulé à São Paulo en avril dernier, 2014 fut aussi une année intense pour les diplomates numériques du monde entier qui, pendant que nous pianotons inconsciemment sur nos claviers, négocient et œuvrent en permanence aux équilibres de cette nouvelle géopolitique.
A l’occasion de la sortie d’un numéro de la revue Politique étrangère consacré à Internet – « Internet, une gouvernance inachevée » –, nous avons demandé à Julien Nocetti, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et coordinateur du dossier, un point sur cet aspect des questions numériques qui a pour double caractéristique d’être essentiel pour l’avenir et très méconnu.
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