Chute de Bachar el-Assad : Vladimir Poutine, le nouveau parrain boiteux
La chute de Bachar el-Assad met en avant les faiblesses de la Russie de protéger ses Etats-clients. Si en 2015, l'aide russe au dirigeant syrien se voulait attractive pour d'autres Etats du Sud Global, aujourd'hui la stratégie russe en Afrique risque d'être freiner par la perte de ses deux bases militaires. Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/Eurasie à l'Ifri, analyse les conséquences de la chute de Bachar el-Assad pour la stratégie de Vladimir Poutine auprès de ses Etats-clients.
Vladimir Poutine se serait bien passé de cette leçon de blitzkrieg. Lui qui rêvait de prendre Kiev en quarante-huit heures en une "opération militaire spéciale" éclair vient d’assister, pantois, à la ruée vers Damas de rebelles que son armée a tout fait pour mater en Syrie durant une décennie. Las ! Les insurgés ont fini par déboulonner son protégé, Bachar el-Assad, mettant fin, en douze jours, à une dictature vieille de 53 ans.
A défaut d’avoir empêché la chute du "Boucher de Damas", le chef du Kremlin lui a offert l’asile à Moscou, non loin d’un autre président déchu : l’Ukrainien Viktor Ianoukovitch, destitué par le Parlement le 22 février 2014, sous la pression de la rue. Voilà donc ce que peuvent espérer les "amis chers" de Vladimir Poutine. Nul doute que ses autres Etats-clients regardent la disgrâce de "Bachar" avec une pointe d’appréhension.
« En 2015, l’intervention russe en Syrie symbolisait le retour de la puissance russe au Moyen-Orient, » souligne Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie-Eurasie à l’Institut français des relations internationales.
Vladimir Poutine adressait alors un message à tout le Sud global : alliez-vous à la Russie et votre régime sera sauf.
Article à lire en intégralité sur le site de L'Express.
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