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COP21 : la Bonn voie vers un accord ?

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, dans Enerpresse, article de Thimothée Bongrain

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Il y a trois conditions à réunir absolument pour un accord sur le climat : « la confiance, la confiance et la confiance», a tweeté jeudi 11 juin Laurence Tubiana, ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique en vue de la COP21, peu après la divulgation des résultats mitigés de la session de négociations de Bonn. Et il en faut effectivement pour espérer un succès de la conférence de l’ONU sur le climat qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre.

Réunis depuis le 1er juin dans l’ancienne capitale allemande, les délégués n’ont abouti qu’à un toilettage a minima du texte, dense et confus, issu du précédent round de négociations à Genève. Repris trois fois ligne par ligne, le document a à peine perdu de son volume, sans trancher sur le fond. Pour autant, « vous aurez d’ici la fin octobre l’avant-projet de  paquet» en vue de la COP, a promis Ahmed Djoghlaf, l’un des deux co-présidents des débats. Pour ce faire, les gouvernements leur ont demandé « de proposer un texte à la mi-juillet qui commence à façonner ce que sera l’accord de Paris et quelles en seront les décisions à l’appui, ce qu’on appelle le "Paris Package"», détaille un communiqué de la CCNUCC du 11 juin. Les délégués n’auront ensuite que dix jours de négociations officielles, en septembre et en octobre, avant Paris.

Pour Carole Mathieu, un pré-accord est « toujours envisageable, mais il faudra qu’il y ait un déclic chez les négociateurs pour passer très vite du politique au juridique». Et, si « la session de Bonn nous a malheureusement confirmé que les délégations n’étaient toujours pas prêtes à dévoiler toutes leurs cartes et à acter des compromis dans le projet de texte, explique à Enerpresse la chercheuse au centre énergie de l’Ifri, ce qui est très positif, c’est qu’il y a indéniablement un soutien large au processus de négociation et une certaine confiance sur le fait qu’il y aura un accord. » Avec cette mission confiée aux co-présidents, les délégués « sollicitent un appui extérieur pour faciliter la suite des discussions, ce qui montre qu’ils sont à la fois conscients de leurs déficiences mais aussi déterminés » à progresser. Pour autant, « les avancées sur un volet de la négociation dépendent généralement des avancées sur un autre volet», ce qui rend compliquée une accélération des négociations. « L’accord de Paris sera d’ailleurs plus vraisemblablement un "paquet", composé de différents instruments juridiques plus ou moins contraignants au regard du droit international et traitant d’une grande variété de sujets, poursuit Carole Mathieu. Les négociateurs cherchent à construire un édifice complexe pour accommoder les volontés de chacun sur les différents sujets, tout en envoyant un signal clair et fort sur la transition vers l’économie sobre en carbone.» « Néanmoins les prises de position encourageantes, comme récemment au niveau du G7 ou du dialogue de Petersberg, peinent à se traduire par des formulations consensuelles et concrètes pour l’accord de Paris», résume la chercheuse.

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Carole MATHIEU

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Ancienne Responsable des politiques européennes au Centre Énergie et Climat de l'Ifri

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