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COP27 : en Égypte , une conférence décisive pour les pays du Sud, en première ligne face aux impacts du changement climatique

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cité par Juliette Raynal dans

  La Tribune
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Pour la première fois depuis 2016, la conférence des Nations unies sur le changement climatique se tiendra sur le continent africain. Compte tenu du contexte économique, géopolitique et énergétique, les discussions s'annoncent particulièrement difficiles mais les pays du Sud pourraient reprendre la main sur les négociations.

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Particulièrement exposés aux effets du réchauffement climatique alors même qu'ils sont très peu émetteurs de gaz à effet de serre, ils réclament des compensations financières pour leurs « pertes et dommages » de la part des pays riches. Si un accord n'était pas trouvé sur ce point, cela affaiblirait considérablement le sentiment de confiance, déjà très fragilisé.

Chaque année, l'espoir renaît. Malgré les déceptions de l'édition précédente, les fortes attentes pour la lutte contre le changement climatique ressurgissent à la veille de chaque conférence pour le climat. La COP27, qui se tiendra du 6 au 18 novembre prochain à Charm el-Cheikh en Egypte, ne déroge pas à la règle.

 

« Un changement pourrait s'opérer », veut croire Thibaud Voïta, chercheur associé au Centre énergie et climat de l'Institut français des relations internationales (Ifri) et auteur de la publication COP27 : l'Egypte peut-elle donner un nouveau souffle aux conférences sur le climat ?

Mais à cet espoir se greffe la réalité et toute sa complexité.

« Les chantiers inachevés de la COP de Glasgow, l'aggravation de la crise climatique, les tensions sur les marchés des hydrocarbures et les risques de récession économique laissent présager d'une COP27 particulièrement difficile », écrit ainsi l'auteur.

Néanmoins, la COP27, la première à se tenir sur le continent africain depuis 2016, pourrait constituer un point de bascule.

 « On sort des COP européennes et on peut s'attendre à une reprise en main des pays du Sud, qui souffrent de plus en plus de l'impact du changement climatique. L'accent va être porté sur les problématiques d'adaptation », pointe Thibaud Voïta. Par ailleurs, Simon Stiell a repris en août dernier les rênes de l'ONU climat. « Est-ce que cela sera synonyme d'accélération des réformes et des processus ? », s'interroge Thibaud Voïta. Dans tous les cas, sa nomination constitue un signal fort car l'homme, jusqu'alors ministre de l'Environnement et de la résilience climatique de Grenade, vient d'un pays particulièrement vulnérable au changement climatique. Et il s'est, par le passé, engagé pour des politiques climatiques très ambitieuses, souligne le chercheur.

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Cette année, les attentes des pays pauvres se concentrent surtout autour d'un mécanisme de compensation des pertes et préjudices. Les pays les moins développés sont, en effet, plus frappés par les effets du dérèglement climatique, tout en étant les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre.

« Les 46 pays les moins développés de la planète abritent 14% de la population mondiale et sont responsables d'à peine 1% des émissions de CO2 issues des énergies fossiles », rappelle ainsi Thibaud Voïta. »

« Ce sujet des pertes et préjudices a été mis pour la première fois sur la table il y a 30 ans.

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« Les pays du Nord craignent de devoir verser des compensations extrêmement importantes, mais la pression est telle que les lignes sont en train de bouger, notamment parce que la Wallonie, l'Ecosse et le Danemark ont ouvert la porte à de possibles compensations », explique Thibaud Voïta. La compensation des « pertes et préjudices » est « un sujet compliqué » mais « nous sommes prêts à en discuter », a indiqué récemment la ministre tchèque Anna Hubackova.

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Comme sources supplémentaires de revenus, le secrétaire général propose notamment d'instaurer une taxe exceptionnelle sur les superprofits des sociétés pétrolières et gazières.

Le chercheur Thibaud Voïta doute toutefois que ce nouvel élan se traduise par des obligations juridiques contraignantes. « Cela se traduira plutôt par des engagements, avec toute la fragilité autour de ces engagements », pointe-t-il en faisant référence à un deuxième sujet particulièrement sensible : celui des finances.


Un sujet de confiance internationale

En effet, en 2009, lors de la conférence de Copenhague, les pays développés s'étaient engagés à verser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 en faveur des pays en développement pour financer leurs actions de lutte contre le changement climatique. Mais la promesse n'a pas été tenue. Selon l'OCDE, les aides n'ont atteint que 83,3 milliards de dollars. Le Conseil européen « s'attend à ce que cet objectif soit atteint en 2023 », assure un texte adopté en début de semaine en vue de la COP 27, sans donner d'autre nouvelle cible chiffrée.

 

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> Lire l'article sur le site de La Tribune

 

 
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Thibaud VOÏTA

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Chercheur associé, Centre énergie et climat de l'Ifri

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