De gré ou de force : la Russie unie
Devant un parterre de jeunes élèves russes à l’occasion de la rentrée scolaire, le Président Russe a vanté la nouvelle version des manuels d’histoire. Ceux-ci incluent désormais un chapitre sur “l’opération militaire spéciale” en Ukraine, où la guerre y est présentée comme une intervention nécessaire qui aurait permis d’éviter “la fin de la civilisation humaine”.
Un récit national plus que jamais sous le contrôle de l’État : telle semble être la priorité en cette rentrée, alors que les Russes sont appelés ce dimanche à renouveler une partie de leurs gouverneurs et assemblées locales, et que les voix dissidentes paraissent éteintes après la répression des opposants politiques et la mort d’Evgueni Prigojine.
Marc Semo introduit ainsi la situation actuelle : "L'affaire Prigojine a été un révélateur des ressorts mafieux du pouvoir de Poutine. Il gère comme un grand parrain les équilibres entre les différents clans et son pouvoir repose avant tout sur la peur qu'il inspire. Mais cette crise a aussi montré les lignes de faille du système, d'où sa fébrilité. La répression qui s'abattait auparavant surtout contre les démocrates et les libéraux, cible désormais aussi les ultranationalistes. La réélection de Poutine lors des présidentielles de mars 2024 dans un système électoral parfaitement verrouillé ne fait aucun doute, mais le pouvoir ne veut rien laisser au hasard."
Tatiana Kastouéva-Jean va dans le même sens : "Le pouvoir russe n'aime pas se dépasser ni sur le flanc libéral, ni sur le flanc ultranationaliste. C'est lié à la disparition de Prigojine, mais même un peu avant, c'est lié aussi à l'arrestation d'Igor Guirkine, qui était l'une des voix qu'on entendait beaucoup, une voix très critique sur ce flanc-là."
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