En Russie, l’espoir d’une « forte résistance passive »
Deux jours après l’annonce de la mobilisation partielle de la population russe par le président Vladimir Poutine, la campagne de recrutement bat son plein, notamment dans les régions les plus pauvres de la Fédération.
La mobilisation ne devrait toucher en théorie que les conscrits ayant terminé leur service ces cinq dernières années, ce qui représente deux millions de personnes.
« On estime de façon réaliste que seuls 10 % de ces soldats ont depuis reçu un rafraîchissement de leur formation et que seuls 5 000 d’entres eux ont une réelle aptitude au combat, souligne Dimitri Minic, chercheur au centre Russie de l’Institut français des relations internationales (Ifri).
« Ces constatations sont cependant très théoriques, et si les autorités raflent des hommes sans distinction, l’efficacité de la mobilisation sera proche de zéro. L’armée russe n’avait pas les capacités de former efficacement sa réserve, on peut douter du fait qu’elle ait la possibilité d’encadrer les mobilisés, alors que les combats en Ukraine absorbent une bonne partie de ses ressources. »
« Une formation militaire de base nécessite un mois d’entraînement, et deux ou trois supplémentaires pour acquérir des compétences poussées. Afin d’être un minimum efficaces, ces nouvelles unités ne devraient pas être déployées avant six mois. Or, l’armée russe est en train de s’écrouler. Nous devrions donc assister à une accumulation progressive de troupes de mauvaise qualité, essentiellement pour défendre le Donbass. Ces dernières seront dotées d’armes soviétiques obsolètes et seront incapables de lancer des offensives complexes », continue Dimitri Minic.
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