Et la lumière fut
Plus d’un milliard d’humains sont aujourd’hui privés d’électricité. Or l’accès à l’énergie est un moteur de développement. C’est pourquoi les Nations unies ont fait de l’électrification universelle une grande cause planétaire. En attendant, dans les pays du Sud, on innove pour s’alimenter en courant régulier.
« Consommation de boissons fraîches, ventilation des bâtiments, diffusion de programmes radio… Dans les pays du Sud, l’électricité donne accès à un ensemble de services essentiels, c’est la base du développement, rappelle Benjamin Pallière, ingénieur au sein de l’ONG Geres, dont la mission est d’installer des systèmes de production d’électricité durable au Burkina Faso. Ce n’est pas notre intelligence qui nous permet de faire chauffer une marmite, d’éclairer une classe ou de transformer aisément des matériaux, mais l’accès à l’énergie. La vitalité des économies locales dépend de l’électricité. »
Ce moteur de développement, 1,2 milliard de personnes dans le monde en sont pourtant privées : 635 millions vivent en Afrique subsaharienne (soit les deux tiers de la population de la région), 300 millions en Inde et le reste dans les autres pays d’Asie. « Etre privé d’accès à l’énergie signifie à terme la mort d’une société, poursuit l’ingénieur. Car on ne vit plus comme autrefois. Tout le monde sait ce qui se passe à l’autre bout de la Terre. Quand l’emploi et les facilités ne sont pas disponibles, les jeunes partent faire leur vie ailleurs. »
Pas de développement sans courant
Cette année, l’Organisation des Nations unies a élevé l’électrification universelle au rang de grande cause planétaire. C’est le septième Objectif de développement durable. « Il y a une prise de conscience de la part de la communauté internationale, constate Gabrielle Desarnaud, chercheuse au Centre Energie de l’Institut français des relations internationales (Ifri). L’accès à l’électricité est la condition préalable au développement économique, social et environnemental. » En effet, comment faire reculer la mortalité maternelle quand les accouchements se font à la lampe frontale, comment garantir la sécurité alimentaire quand de la nourriture est gâchée faute de conservation correcte, ou encore améliorer l’éducation alors que les écoliers ne disposent pas de lumière pour réviser leurs leçons ?
« Les femmes en particulier payent le prix fort de l’absence d’électricité, poursuit la chercheuse, car ce sont elles qui vivent dans les fumées des poêles à bois et des lampes au kérosène. Elles y laissent leur santé et perdent des heures à ramasser du bois alors qu’elles pourraient se consacrer à l’éducation des enfants ou à la gestion d’une entreprise. »
Chaque année 80 millions de personnes supplémentaires accèdent à l’électricité. (...)
Pour lire la totalité de l'article (version papier): Et la lumière fut, Imagine demain le monde n° 118
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