Frappes sur l’aéroport de Damas : Israël poursuit sa « guerre entre les guerres » en Syrie
L’armée israélienne a frappé lundi 2 janvier l’aéroport international de Damas, causant temporairement sa fermeture. Ces bombardements visent à endiguer l’influence de l’Iran aux portes d’Israël.
Il était environ 2 heures du matin, lundi 2 janvier, quand l’aéroport international de Damas et ses environs ont essuyé plusieurs tirs de missiles. L’armée syrienne a aussitôt accusé l’aviation israélienne d’être à l’origine de ces frappes qui ont provoqué la mise hors service temporaire des infrastructures aéroportuaires et fait quatre morts, dont deux soldats syriens, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
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« Israël mène ce qu’il appelle la “guerre entre les guerres”, une doctrine qui consiste à procéder à des frappes aériennes principalement en Syrie pour éviter la constitution d’une armée de milices, et donc contenir la présence iranienne à ses frontières et dans la région », explique Amélie Férey, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
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Si ces frappes – la dernière contre l’aéroport de Damas remonte à juin 2022 – sont comme tolérées par les Occidentaux, également désireux de contenir l’ambition régionale iranienne, l’État hébreu doit obtenir l’aval de la Russie, grande alliée de Bachar Al Assad et maîtresse de l’espace aérien syrien, pour avoir les coudées franches. Un jeu d’équilibre à trouver à l’heure où la guerre en Ukraine a rapproché Moscou de Téhéran, qui met ses drones à disposition de l’armée russe.
« Israël doit naviguer entre deux camps, en soutenant les condamnations de Moscou par les Occidentaux, tout en ménageant sa coopération avec la Russie pour qu’elle laisse faire ces frappes contre l’Iran en Syrie, relève Amélie Férey. Mais si le programme de coopération de la Russie avec l’Iran se développe sur les drones ou les munitions rôdeuses, cela sera compliqué pour Benyamin Netanyahou de rester les bras croisés. »
L’indéboulonnable premier ministre, de retour au pouvoir à la tête du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël, se targue d’avoir empêché par ces frappes la constitution d’une armée iranienne aux portes de son pays.
« Quel que soit le gouvernement, Bennett, Lapid ou aujourd’hui Netanyahou, il y a un consensus sur la “guerre entre la guerre”. Ce qui peut changer la donne, c’est si Netanyahou reprend le programme d’assassinats ciblés de scientifiques iraniens sur le sol iranien comme par le passé », affirme la chercheuse.
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