Que pensez-vous des déclarations des autorités russes qui affirment ne cibler que des infrastructures militaires ?

La désignation d’une infrastructure comme cible militaire est en elle-même assez floue. En effet, cette catégorie peut également inclure des cibles indirectes revêtant un intérêt militaire, tels que des centres énergétiques. Néanmoins, il est indéniable que les frappes russes ciblent également des infrastructures civiles telles que des écoles.  

Comment peut on expliquer l’ampleur des informations récoltées par ce consortium de journalistes ?

La structure particulière de l’Internet russe, qui héberge des banques de données très anciennes et accessibles malgré un mouvement de restriction récent, a facilité la tâche très complexe de recherche de renseignements en source ouverte. A cela s’ajoute le marché noir de bases de données qui est assez fréquent en Russie.

Comment analysez-vous l’effort de la Russie d’inciter les Occidentaux à des négociations sous la pression du recours à l’arme nucléaire ?

En agitant la menace de la bombe nucléaire, les Russes adoptent une stratégie de diversion pour masquer leur déroute militaire sur le terrain.

Les Etats-Unis risquent-ils de réduire leur aide financière et militaire à l’Ukraine après les midterms, alors qu’une partie des démocrates et des républicains s’y montrent de plus en plus réticents ?

Je pense qu’une comparaison avec le soutien des Etats-Unis aux forces armées afghanes est pertinent pour réfléchir aux coûts et aux bénéfices de l’aide américaine à l’effort de guerre ukrainien. Les dépenses des Etats-Unis pour l’Ukraine sont inférieures à celles qu’il ont consenties pour leur engagement en Afghanistan alors que le gain, celui de l’affaiblissement durable de l’outil militaire russe, y est bien supérieur.

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