Guerre en Ukraine : pourquoi la livraison de chars Leclerc pose un sacré dilemme à la France
Kiev souhaite obtenir les chars de combat français et cette demande a été instruite par l'armée française. L'éventuel intérêt opérationnel d'une telle livraison reste toutefois à définir, d'autant que la France doit composer avec un parc limité de ses fameux véhicules blindés.
Cela fait des mois que l'Ukraine réclame des chars de combat occidentaux. Kiev ne cache plus son impatience et appelle ses alliés à livrer des chars et à "cesser de trembler devant Poutine". Le message a bien été reçu à Paris, dont les chars de combat Leclerc pourraient être convoités. A la demande d'Emmanuel Macron, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé au Sénat qu'il avait instruit une procédure pour examiner la requête. La question de la livraison de matériel militaire à l'Ukraine est aussi au cœur des discussions, vendredi 20 janvier, à la réunion de Ramstein, en Allemagne.
La cellule dédiée du ministère des Armées français doit cependant résoudre une difficile équation, compte tenu de la faible quantité de ces blindés lourds dans le parc français. Il y a, d'un côté, une approche "pragmatique", qui s'interroge sur le cadre opérationnel d'une telle livraison, et, de l'autre, une vision plus politique des enjeux. Livrer de tels blindés pourrait adresser un signal fort à Berlin, qui refuse toujours de donner son feu vert pour les transferts de ses chars de combat Leopard 2, l'alter ego allemand du Leclerc.
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Un effet de seuil pour être réellement efficace
Un escadron (une compagnie) compte trois pelotons de quatre chars et d'un char de commandement, soit 13 blindés. Au-dessus, un bataillon compte lui trois compagnies et d'un char de commandement, soit 40 blindés. Reste à savoir combien de véhicules la France devrait livrer pour espérer soutenir efficacement l'Ukraine. Un escadron de Leclerc est aujourd'hui présent en Roumanie, à des fins de dissuasion. En Ukraine, une telle unité pourrait avoir vocation "à répondre à des objectifs très spécifiques, mais sans aucune capacité d'absorber d'éventuelles pertes", imagine Stéphane Audrand.
La Pologne, entre autres, s'est dite prête à livrer 14 exemplaires de Leopard 2, mais encore faut-il qu'elle obtienne l'aval de l'Allemagne. Les Britanniques, avec leurs Challenger 2, pourraient également offrir une unité à l'état-major ukrainien, à la manière d'un "pion de luxe" disponible au besoin.
"L'envoi de 10 unités par le Royaume-Uni serait un cadeau empoisonné", avertit pourtant Léo Péria-Peigné, expert en armement à l'Ifri, auprès de l'AFP. "Cela nécessiterait de mobiliser toute une filière de formation et de maintenance pour un taux de disponibilité limité et donc un effet minimal sur le terrain."
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