La Chine est-elle décidée à assumer son leadership ?
La Chine vient-elle de franchir un cap à la faveur du sommet de l’APEC (le forum économique Asie Pacifique) qui se tenait à Pékin la semaine dernière ?
Rarement en tout cas, on avait vu les dirigeants chinois prendre autant d’initiatives. Comme si la deuxième puissance économique mondiale avait décidé d’endosser une partie des responsabilités que lui confère son rang. De ces 48h de rencontres, on retiendra surtout le lancement d’un projet chinois de zone de libre-échange asiatique, sans les États-Unis : une réponse directe au projet américain de zone de libre-échange transpacifique, lequel n’avait pas prévu d’intégrer la Chine. De quoi donner une idée des tensions qui persistent entre les deux grandes puissances mondiales.
Sauf que ce sont les deux mêmes qui, à Pékin toujours, ont décidé de conclure un accord sur le climat : les principaux pollueurs de la planète s’engagent de concert, mais selon des modalités différentes, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour l’occasion, la capitale chinoise avait même été privée de circulation et de travaux, histoire de rendre l’air pour une fois respirable.
À cela, on pourrait encore ajouter la volonté d’apaisement manifestée à l’égard de ses voisins, le Japon notamment. Le président chinois Xi Jinping l’a promis tout à l’heure devant le parlement australien : son pays n’usera jamais de la force pour parvenir à ses fins. Il suffit, a-t-il dit, « de regarder l’Histoire pour voir que les pays qui ont tenté de se développer par la force ont invariablement échoué ».
Faut-il voir dans cette série d’initiatives les gestes d’une puissance arrivée à maturité ?
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