La guerre en Ukraine contraint l’Europe à revoir sa doctrine de défense
Analyse Réunis en sommet les 10 et 11 mars à Versailles, les Vingt-Sept ajustent leur « boussole stratégique » et réfléchissent à leur capacité de défense commune.
D'ordinaire, les projecteurs ne sont pas braqués sur les Conseils européens informels. Celui-là attire tous les regards. Pas seulement parce qu'il est organisé par la présidence française du Conseil de l'Union européenne (UE). Jeudi 10 et vendredi 11 mars à Versailles, les Vingt-Sept doivent poser les jalons du sommet des 24 et 25 mars à Bruxelles, censé consacrer la fameuse « boussole stratégique » de l'UE. Une sorte de « livre blanc » fixant les grandes orientations de la sécurité et de la défense européennes jusqu'en 2030.
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Pour la première fois, le budget européen 2021-2027 intègre, par ailleurs, un fonds de défense (7,9 milliards d'euros) afin d'encourager, entre autres, la recherche et le développement. Il ne devrait pas rester sous-utilisé. Quant à la Facilité européenne pour la paix (FEP), elle sert de base pour livrer des armes à l'Ukraine, alors qu'il n'était pas question, jusque-là, de fournir du matériel létal.
« Renforcer nos capacités de défense » : dans sa lettre d'invitation au sommet de Versailles, le président du Conseil européen, Charles Michel, en a fait la priorité. L'avenir et l'utilité des « battlegroups », ces forces de réaction rapide sous l'égide de l'UE, qui n'ont jamais été déployées, occupent les débats, et ce depuis la déroute du retrait d'Afghanistan qui avait mis en lumière l'extrême dépendance de l'UE envers les États-Unis pour évacuer ses soldats.
- « Il y a cette idée que ces unités aient au moins 5 000 personnels, contre 1 500 aujourd'hui, mais en quoi cela aura-t-il davantage de poids, alors que l'Otan peut aligner 40 000 hommes ? », interroge Paul Maurice, de l'Institut français des relations internationales.
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