La Russie accélère ses préparatifs d'annexion de quatre régions ukrainiennes
C'est une escalade majeure, aux conséquences potentiellement inquiétantes, dans la guerre en Ukraine. Les autorités des deux républiques autoproclamées du Donbass, pro-Kremlin, et de celle de Kherson , occupée par l'armée russe depuis mars, ainsi que de Zaporijjia, ont brusquement annoncé, mardi, l'organisation d'un référendum du 23 au 27 septembre pour réclamer leur rattachement à la Russie. [...]
Une décision très vraisemblablement validée par le Kremlin et qui permettrait ensuite l'annexion rapide de ces territoires ukrainiens par Moscou, comme cela avait été le cas pour la Crimée en 2014 après un référendum reconnu par pratiquement personne dans la communauté internationale. Et pour cause : lors de la campagne de quelques jours ayant précédé la consultation de 2014, les rares opposants avaient mystérieusement disparu et n'ont jamais réapparu.
Un référendum reconnu par quasiment personne
« Ce sera encore moins crédible qu'en Crimée, il sera difficile de scénariser des files d'attente filmées par les télévisions devant les bureaux de vote », souligne Tatiana Kastoueva-Jean, spécialiste de la région à l'Institut français des relations internationales (Ifri), « dans des territoires en lisière de la guerre, au coeur de duels d'artillerie, qu'une partie substantielle des populations a dû fuir. De plus, l'armée russe ne contrôle pas entièrement les zones administratives en question ».
Elle contrôle l'essentiel de celle de Kherson, les deux tiers du Donbass et la moitié seulement de celle de Zaporijjia. Le résultat ne sera d'ailleurs reconnu par quasiment personne, hormis sans doute la Syrie et la Corée du Nord, et même pas par la Chine, jusqu'ici alliée de Poutine, mais de plus en plus agacée par les déstabilisations économiques induites par son invasion de l'Ukraine.
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Défendre des intérêts existentiels
L'armée ukrainienne va vraisemblablement essayer de reconquérir le maximum de territoire d'ici le 27 septembre, estime Tatiana Kastoueva-Jean, et les Etats-Unis, s'ils ne cèdent pas au bluff du Kremlin, pourraient aussi livrer des missiles longue portée à Kiev.
Le coup de poker pourrait s'avérer à double tranchant pour Moscou ; si Kiev parvient à reprendre le Donbass malgré ces menaces, cela « désanctuariserait » la Crimée…
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