Invités :

Dorothée Schmid, chercheuse et responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'IFRI.

Sinan Ülgen, directeur du think tank Edam d'Istanbul, ancien diplomate et chercheur associé à Carnegie Europe.

La tentative de coup d'Etat de 2016 a vraiment scellé un partenariat beaucoup plus proche entre la Russie et la Turquie, en ouvrant une crise de confiance avec l'Occident. [...] Je ne crois pas que la Turquie cherche à marginaliser l'Occident. [...]  La Turquie a travaillé à déconstruire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe dans les années précédant la crise. [...] La comparaison entre les deux leaders, sur le charisme, la gouvernance autocratique et nationaliste a beaucoup été faite, mais les deux hommes se sont pratiqués sur différents terrains de crise, ce n'est pas une complicité naturelle. La relation a été très compliquée en Syrie. Erdogan connait probablement mieux Poutine comme décideur poltique que les Occidentaux, et sait ce qu'il peut en attendre. La méfiance ne va pas disparaitre de cette relation.

A l'avenir, une région à la frontière de l'Europe sera partagée entre les Russes et les Turcs : la mer Noire, le Sud Caucase. Si nous avons les deux en face de nous, cela sera extrêmement problématique.

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