L'Allemagne selon ses voitures. Le jour où je suis passé à 217 km/h pour comprendre l'avenir de l'Allemagne après Merkel
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J'ai loué une voiture pour tester l'Autobahn, des autoroutes sans limitation de vitesse qui pourraient avoir leurs jours comptés. Et j'ai fini par découvrir qu'un seul mot résume l'état d'esprit actuel en Allemagne.
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Avec les Alpes en arrière-plan, cela me fait penser à une échappée du peloton lors de la dernière étape du Tour de France.
En un rien de temps, quelques-uns accélèrent et les autres tirent à droite, comme si une autre course avait commencé sur cette autoroute bavaroise à deux voies. Mais ce n'est pas une course. Nous entrons dans la section sans limite de vitesse des "Autobahns" et les voitures plus grandes et plus rapides sont pressées. Si vous ne les suivez pas, vous feriez mieux de vous ranger sur la droite. Mais je ne suis pas venu ici aujourd'hui pour me ranger à droite.
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En 2019, les Verts ont proposé une limitation de vitesse à 130 km/h sur ces routes sans limitation de vitesse, qui constituent 70 % des autoroutes allemandes. La proposition a été massivement rejetée par le "Bundestag". L'autoroute est le dernier bastion où nous avons plus de liberté que quiconque dans le monde", résume le rédacteur en chef du journal conservateur "Die Welt".
Mais un mois après le vote, le plus grand club automobile d'Allemagne (ADAC) a annoncé que sa position avait changé, passant de l'absence de volonté d'interdiction à la "neutralité". Ses 21 millions de membres sont de plus en plus divisés : 45 % sont contre et 50 % sont pour, contre seulement 30 % il y a six ans. Le changement climatique est devenu une préoccupation majeure pour la plupart des Allemands et beaucoup, bien que vivant au paradis de la voiture, ont commencé à se demander s'il était nécessaire de rouler à 250 kilomètres par heure pour revendiquer leur liberté.
La guerre politique en Allemagne sur les routes et les limitations de vitesse a toujours été comme le débat sur les armes à feu aux États-Unis : il est très difficile de convaincre l'adversaire avec des arguments rationnels. La gauche insiste sur le fait qu'une limite permettrait de réduire les émissions de CO2 des voitures et de diminuer le nombre de décès sur les routes. Mais les conservateurs affirment que la pollution due aux excès de vitesse est minime et que le danger n'est pas concluant. Un argument qu'ils ont utilisé à maintes reprises au cours des 16 dernières années du gouvernement de Mme Merkel lorsque les Verts ont proposé de réduire la vitesse.
Mais le sort de ces autoroutes pourrait changer si les sociaux-démocrates allemands, qui sont en tête des sondages pour les élections de dimanche, prennent la chancellerie. Leur programme prévoit l'interdiction des routes sans limitation de vitesse.
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Le principal problème avec le passage du véhicule thermique au véhicule électrique est que lorsque vous comparez une voiture à combustion et une voiture électrique, vous vous rendez compte qu'il s'agit de deux produits totalement différents. Une grande partie de la chaîne de montage, par exemple, est différente, ce qui rendra de nombreuses usines obsolètes. Un véhicule électrique, par exemple, compte en moyenne 500 pièces, contre 1 400 pour un véhicule à combustion interne. Autrement dit, le premier a besoin de 30% de main-d'œuvre en moins.
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- "C'est une activité à forte intensité de capital et à moindre intensité de main-d'œuvre. Les types de travailleurs nécessaires sont donc différents", m'explique Marie Krpata, chercheuse en relations franco-allemandes et auteure du vaste rapport "L'industrie automobile : le talon d'Achille de l'économie allemande ?" publié par l'Institut français des relations internationales. "Ils recherchent de plus en plus d'ingénieurs et de programmeurs informatiques et cette transition va mettre en péril de nombreux emplois. Les chiffres sont inquiétants.
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- Lire l'étude de Marie Krpata « L’automobile, talon d’Achille de l’industrie allemande ? », Etudes de l'Ifri, mars 2021.
- Lire l'article original paru en espagnol sur le site de El Confidencial "Alemania segùn sus coches. El día que me puse a 217 km/h para entender el futuro de Alemania después de Merkel".
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Marie KRPATA
Intitulé du poste
Chercheuse, Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l'Ifri
