L'avenir de l'Europe peut-il se construire sans la Russie ?
En ce 9 mai 2022, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont exprimés à l’occasion du jour de la Victoire de la Russie pour l’un, et de la journée de l’Europe pour l’autre. Ces prises de parole questionnent chacune à leur manière l’avenir de l’Europe, conditionné par sa relation à la Russie.
Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Claude-France Arnould, conseillère du président de de l'Institut français des relations internationales (Ifri) pour les affaires européennes, diplomate, ancienne ambassadrice de France en Belgique et ancienne directrice exécutive de l’Agence européenne de défense, Jacques Rupnik, politiste, spécialiste de l’Europe centrale à Sciences Po, professeur au Collège d’Europe à Bruges et Françoise Thom, maître de conférences émérite, historienne de l’URSS et de la Russie post-soviétique.
Claude-France Arnould souligne la nécessité d'une proximité entre l'Union européenne et l'Ukraine pour faire face à cette "vraie guerre" :
- "Maintenant qu'on a réalisé cette Europe de paix, il ne s'agit pas de bâtir une nouvelle opposition militaire ou post-militaire avec la Russie. L'objectif à long terme est d'avoir une relation de paix sur le continent européen avec la Russie. (...) Ce qui compte, c'est d'avoir une proximité qui apporte à l'Ukraine ce dont elle a besoin comme lien avec l'Union européenne. (...) Il y a un besoin politique de paix et de sécurité. Une adhésion prend très longtemps. (...) Ce qu'on cherche à faire, c'est donner tout de suite ce que requièrent l'histoire et la situation militaire. (...) Il ne faut pas acter pour demain que la Russie sera éternellement, pendant des décennies, un ennemi. (...) Le choix pour l'avenir n'est pas de considérer que c'est inéluctable. C'est pas une Guerre froide, c'est une vraie guerre. (...) Il faudrait une politique concertée pour gérer la succession."
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