Les ouïghours, ou l'assimilation forcée
Cette population musulmane de la région du Xinjiang est la cible d’une politique de sinisation, sous couvert de lutte contre l’extrémisme .
Les Ouïghours et les membres d’autres minorités continuent d’être ciblés de façon disproportionnée par un système de surveillance généralisé. » Les mots sont forts . Ils sont de Nicolas de Rivière, ambassadeur de la France auprès des Nations unies. Le 21 octobre , devant l’Assemblée générale de l’ONU, le diplomate a lu une déclaration commune à 43 États membres , dont l’Allemagne, les États-Unis, ou encore le Royaume-Uni. Cette déclaration mentionne des rapports « crédibles » et « toujours plus nombreux » signalant l’existence d’un vaste réseau de camps de rééducation politique au Xinjiang et faisant état de « violations généralisées et systématiques des droits de l’homme, notamment de cas de torture ou de peines et traitements cruels, inhumains et dégradants, de stérilisations forcées, de violences sexistes et sexuelles et de séparations forcées d’enfants ».
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L’État a d’abord mené une campagne antiterroriste dans le Xinjiang, en consacrant des moyens considérables au déploiement de l’appareil de sécurité dans la région, explique Marc Julienne, chercheur à l’Institut français des relations internationales. Les autorités y ont mis en place une surveillance totale, bien plus étroite qu’ailleurs dans le pays. Cette surveillance est assurée par des moyens humains – des policiers, mais aussi des dizaines de milliers d’“assistants de police”, chargés de quadriller la région entière et d’être les yeux et les oreilles du Parti – et des moyens technologiques – veille sur Internet, contrôles réguliers du contenu des smartphones, reconnaissance faciale et vocale, fichiers ADN ou encore caméras de vidéosurveillance intégrées. » Mais le PCC a aussi entrepris un travail de plus long terme, visant à « rééduquer » un large pan de la population ouïghoure. Depuis 2017, des centaines de milliers de personnes ont ainsi été détenues dans des « centres de transformation par l’éducation » .
L’État a d’abord mené une campagne antiterroriste dans le Xinjiang, en consacrant des moyens considérables au déploiement de l’appareil de sécurité dans la région. Les autorités y ont mis en place une surveillance totale, bien plus étroite qu’ailleurs dans le pays. Marc Julienne, chercheur à l’Institut français des relations internationales
Le 10 juin dernier, l’ONG Amnesty International publiait un rapport accusant la Chine de « crimes contre l’humanité » commis contre les musulmans du Xinjiang. L’étude braque les projecteurs sur les camps d’internement, dont l’existence a été révélée en 2017.
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