L'Occident a-t-il abandonné l'Afghanistan ?
Vingt ans après leur chute, en 2001, les Talibans contrôlent de nouveau l’intégralité de l’Afghanistan. Que signifie cette défaite pour l'Occident ? Peut-on parler d’une véritable déroute occidentale ? L'Europe et les Etats-Unis ne sont-ils pas en train d'abandonner le peuple afghan ?
Une population qui s’accroche à un avion américain en partance, des Talibans qui prennent le contrôle de Kaboul après une conquête éclair face à une armée afghane fantôme… Vingt ans après l’arrivée de l’armée américaine et de ses alliés, quel bilan pouvons-nous tirer de la présence occidentale ?
Lundi 16 août, Joe Biden a pris la parole en réfutant toute débâcle et en évoquant une « mission accomplie ». Emmanuel Macron s’est également exprimé avec un discours d’équilibriste, avec d’un côté la volonté de protéger celles et ceux qui sont menacés, et de l'autre, celle de se prémunir des « flux migratoires importants ».
Les femmes afghanes semblent aujourd’hui les plus vulnérables devant le régime des Talibans. Comment les protéger ? Quel va être le rôle des Etats-Unis et de l’Europe après ce tournant historique ? Comment l’Afghanistan peut-il reconfigurer les forces régionales ?
- "Le discours de Joe Biden avait vraiment un côté tragique et un côté aussi déni de réalité parce qu’il y avait quand même d’autres formes de sorties possibles. Face à l’avancée des dernières semaines, même des derniers mois, il était sans doute possible de limiter ce départ américain, et avec quelques milliers d’hommes il est possible de défendre une capitale. Donc je crois vraiment qu’il y avait une autre voie de sortie possible (….) Le fait d’entendre Anthony Blinken parler de succès, c’est presque malhonnête, parce que quand on reprend les objectifs tels qu’ils ont été annoncés par George W. Bush en 2001, il n’y avait pas que l’élimination d’Oussama ben Laden. A l’époque, le président américain parlait d’éradication d’Al-Qaïda, or Al-Qaïda n’a pas été éradiqué, et il parlait aussi de la neutralisation de tous les groupes terroristes de portée internationale.", Marc Hecker.
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co-fondatrice/directrice de Samuel Hall, un centre de recherche basé à Kaboul (organisation à but social qui forme des chercheurs afghans et qui soutient l’action humanitaire/développement dans le pays)
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chercheur au centre des études de sécurité de l'Ifri et rédacteur en chef de la revue Politique étrangère.
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Professeur de science politique à l'Université Paris I et membre sénior de l'Institut universitaire de France, spécialiste de l’Afghanistan et de la Turquie
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