Manifestations historiques au Kenya : "l'économie kényane subit encore les conséquences de la crise Covid"
Manifestations historiques au Kenya : partout dans le pays, la population descend dans la rue pour dénoncer la politique du gouvernement et en particulier la loi de finance 2024-2025.
C'est un texte qui prévoit une hausse très importante des taxes : une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers pour stabiliser une dette publique très élevée. Depuis le début du mouvement le 18 juin 2024, 39 personnes sont mortes dans ces manifestations. En première ligne, les jeunes kényans qui attendent de véritables réformes de la part du Gouvernement. Le Président William Ruto a fait retiré la loi, mais la mobilisation continue. Voici l'analyse de Sina Schlimmer, chercheuse au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri):
Ce sont des taxes qui concernent la vie de tous les jours de tous les kényans, donc y compris les couches pour bébés, les serviettes hygiéniques par exemples, mais aussi des produits alimentaires de base comme l'huile végétale ou le pain. Donc, ces augmentations de taxes auraient vraiment impacté la vie de tous les jours de tous les kényans. C'est pour cela que les jeunes, les manifestants, sont déscendu dans les rues.
Il faut aussi comprendre que cette loi aurait été adoptée sur fond de crise économique, de crise de dette, car le Kenya est fortement endetté. La situation économique est difficile, l'économie kényane subit encore les conséquences de la crise du Covid ainsi que l'inflation.
Sina Schlimmer est chercheuse au Centre Afrique subsaharienne de l’Ifri et coordonne le programme de recherche Gouverner la transition en urbaine en Afrique. Elle travaille sur la gouvernance des villes et du foncier en Afrique de l’est.
> Retrouvez cette interview en intégralité sur le site de RCF à partir de 5' 29''.
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