Mobilisation générale : un test grandeur nature pour Moscou
Les victoires ukrainiennes se multiplient sur le front est ukrainien, occasionnant une retraite désorganisée des troupes d'occupation russes. Face à une telle retraite, des critiques commencent à se faire entendre dans le paysage politique et médiatique russe. Ces dernières portent notamment sur l'absence de mobilisation générale, vue comme une solution pour beaucoup de personnalités favorables à la guerre.
Pour Diminitri Minic, chercheur au centre Russie / NEI de l'Institut français des relations internationales (Ifri) et spécialiste des forces armées russes, la mobilisation représente un test grandeur nature pour le Kremlin.
- « C’est une option très dangereuse pour Moscou car ce serait un test grandeur nature, et d’abord et avant tout un test avec ce que Moscou considère comme le principal terreau de déstabilisation : la jeunesse. Là on mesurerait l’adhésion réelle de la jeunesse de ce pays aux entreprises guerrières du Kremlin. Quand on compare les chiffres théoriques de la conscription et les conscrits qui se présentent effectivement, encore plus cette année, on aurait tendance à penser que la mobilisation générale, loin d’être une solution, serait plutôt un accélérateur de l’effondrement puisqu’on se rendrait bien compte que la jeunesse et la population russe est réticente à s’engager directement dans ce conflit. Ce serait un démenti pour la politique de Poutine […]. On voit bien que les langues commencent à se délier […]. C’est quitte ou double pour eux. »
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