Nucléaire, le contrat de coalition allemand rassure les alliés de l’Otan
Le nouveau gouvernement allemand poursuivra le partage du nucléaire au sein de l’Alliance atlantique mais n’aura qu’« un statut d’observateur au traité sur l’interdiction des armes nucléaires ». Une réunion des ministres des affaires étrangères de l’Otan doit se tenir mardi 30 novembre et mercredi 1er décembre.
Soulagement à l’Otan. Alors que se tient la réunion des ministres des affaires étrangères de l’Alliance à Riga (Lettonie), mardi 30 novembre et mercredi 1er décembre, le contrat de coalition du futur gouvernement allemand, dévoilé le 26 novembre, a quelque peu rassuré les alliés.
Les 30 pays membres peuvent certes s’inquiéter du fait que l’Allemagne a désormais l’intention d’assister à la première conférence des États parties au traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), considéré par l’Otan comme une approche « inadaptée » par rapport à celle des négociations sur le désarmement nucléaire. Les alliés peuvent également craindre que cette décision incite d’autres États membres à faire de même, et donc divise l’Otan.
Les ogives nucléaires américaines resteront
Mais l’Allemagne n’aura qu’un statut d’observateur au sein de cette instance et, surtout, le nouveau gouvernement poursuivra sa participation à la mission de « partage nucléaire », c’est-à-dire au programme de dissuasion nucléaire de l’Otan. Les bombes américaines resteront donc stationnées sur la base aérienne de Büchel en Rhénanie-Palatinat.
La coalition composée du SPD, des Verts et des libéraux, s’est par ailleurs engagée à valider, dès le début de la législature, le remplacement des avions de combat Tornado qui assurent la participation nucléaire allemande.
«La poursuite du partage nucléaire est un engagement fondamental qui ne va pas de soi au sein des sociaux-démocrates » assure Paul Maurice, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri). « Inscrire le remplacement des Tornado en début de la législature, c’est une manière de mettre derrière eux un débat potentiellement houleux pour pouvoir passer à d’autres questions. »
« Double clé »
L’Allemagne fait partie de l’Otan et de son programme de dissuasion nucléaire depuis 1955. Le déploiement des ogives nucléaires américaines sur son sol fonctionne selon le principe de la « double clé » : en cas de conflit, le président américain prend la décision d’emploi et la transmet aux alliés qui peuvent accepter ou refuser de fournir du personnel et des capacités d’emport. Des avions de chasse Tornado à double capacité assurent cette mission, mais leur certification expire en 2030. En 2020, la ministre de la défense chrétienne-démocrate Annegret Kramp-Karrenbauer a proposé comme solution transitoire l’achat de 93 Eurofighter, complétés par 43 F-18 Super Hornet, avant que le système de combat aérien du futur (SCAF) européen ne prenne le relais en 2040.
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