Pourquoi l'Arctique est devenu un nouveau terrain de tensions entre Moscou et Washington
Les deux plus grandes puissances du Conseil de l'Arctique, réuni les 19 et 20 mai en Islande, multiplient les démonstrations de forces dans le Grand Nord.
Alors qu'un vent glacial balaye la banquise, trois sous-marins susceptibles d'embarquer des missiles balistiques nucléaires brisent la glace et font surface, à quelques centaines de mètres les uns des autres. Postée fin mars sur le compte You Tube de l'armée russe, la vidéo a déjà été vue plus d'un million de fois. Elle vient s'ajouter aux nombreuses images d'exercices musclés diffusées, ces dernières années, par la Russie. Pour rappeler qu'elle est la grande puissance militaire du grand nord, elle avait aussi procédé, il y a un an, et dans la même zone, à un audacieux parachutage de troupes à 10 kilomètres d'altitude.
Mais ces tensions constituent bien la toile de fond du sommet, comme en témoignent les derniers échanges entre Moscou et Washington.
Pourtant, pendant plus de vingt ans, les Etats-Unis avaient tourné le dos à l'Arctique. Florian Vidal, chercheur à l'Ifri, relève :
Il a fallu l'occupation russe de la Crimée pour que la première puissance mondiale s'intéresse à nouveau à la zone.
Ce territoire recouvert par une gigantesque calotte glaciaire dispose de nombreux gisements miniers, dont certains de terres rares, lorgnées en particulier par la Chine. Et les Américains y possèdent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une base aérienne jouant un rôle majeur dans son bouclier antimissile, à Thulé, au nord-ouest de cette île grande comme quatre fois la France. La montée en puissance américaine dans la région est une réponse à celle de la Russie. Florian Vidal précise :
Ces dix dernières années, les Russes ont modernisé d'anciennes bases militaires ou en ont construit de nouvelles le long des côtes sibériennes, sur sa route maritime du nord, qu'elle souhaite à terme ouvrir au trafic international.
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